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Libye : la répression s'intensifie, peut-être des milliers de morts

Devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la Haut commissaire Navi Pillay s'est inquiétée de l'intensification "alarmante" de la répression. Elle parle de "tueries de masse, d'arrestations arbitraires, de détentions et tortures de manifestants". _ Sur le terrain, l'étau se resserre autour de Tripoli. L'est est aux mains des insurgés, mais dans l'ouest les combats font toujours rage...
Article rédigé par franceinfo
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Ce sont les Nations-Unies qui tirent le signal d'alarme : “en violation continuelle des lois internationales, la répression en Libye contre des manifestants pacifiques s'intensifie de manière alarmante”. Navi Pillay, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, fait état de “tueries de masse, d'arrestations arbitraires, de détentions et tortures de manifestants”.
_ Et elle ajoute: “selon certaines sources, des milliers de personnes ont été blessées ou tuées”.

Voilà qui pose le décor, en ouverture aujourd'hui de la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU consacrée à la situation en Libye.
Les 47 membres du Conseil doivent se prononcer, en fin de journée, sur un projet de résolution réclamant la suspension de Tripoli de l'organisation - dont la Libye est membre depuis mai 2010.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, lui, se réunit à nouveau ce soir. Il doit examiner un projet de résolution qui prévoit un embargo total sur les armes, des sanctions, et une saisine de la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité.

Le tableau est édifiant. Navi Pillay poursuit : “des images que l'on n'arrive pas à vérifier font état de la création de fosses communes à Tripoli. Des soldats arrêtent les ambulances ce qui fait que les blessés et tués sont laissés dans la rue.”
_ Bref, “les attaques massives et systématiques contre la population peuvent être
assimilées à des crimes contre l'humanité”.

On est loin, très loin, des scènes de liesse observées à l'est du pays. Benghazi et Tobrouk font figure d'épicentre de la contestation - en tout cas ici la situation semble sous contrôle, comme apaisée.

L'est du pays semble même s'organiser pour marcher sur Tripoli.
_ Car c'est dans la capitale que les partisans de Kadhafi seraient en train de s'organiser. La milice Khamis disposerait de 9.000 combattants, de chars et d'avions, selon des informations non confirmées d'habitants anti-Kadhafi dans la ville d'Al-Baïda (est). L'armée, de son côté, a été affectée par les mutineries, selon ces sources.

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