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Deux photographes, Benjamin Schmuck et Elliott Verdier, présentent leurs travaux sur l’Afrique au festival Circulation(s)
Publié le 30/03/2021 16:17
Mis à jour le 30/03/2021 16:18
Temps de lecture : 1min
Circulation(s) est un tremplin pour les jeunes photographes. En 2021, sa 11e édition présente 33 artistes de 12 nationalités différentes.
Circulation(s) , festival dédié à la jeune photographie européenne, a lieu au CENTQUATRE-PARIS jusqu’au 2 mai 2021. Si en raison du Covid et des mesures gouvernementales l’événement n’est pas actuellement ouvert au public, une visite virtuelle via une vidéo est proposée sur le site.
Benjamin Schmuck propose Lever les sages , un reportage réalisé entre 2019-2020 sur les masques et les costumes vaudous au Bénin. Questionner la représentation de la mort et de la mémoire clanique est l’enjeu de cette série.
Avec Reaching for Dawn , Elliott Verdier propose une œuvre photographique et sonore sur la guerre civile (1989-2003) au Liberia. Avec ce travail, il explore les mécanismes de la résilience et les invisibles ressorts du traumatisme psychique de la guerre.
"Au Bénin, ‘Lever les sages’ est l’action de remercier un ancien pour les conseils prodigués. Les sages sont aussi les défunts représentés en divinités que les adeptes – membres d’une famille – honorent. Cette série de photos ambitionne de capter ces apparitions en allant à la rencontre de revenants, mais aussi des vivants qui les convoquent et les accompagnent", explique Circulation(s). (BENJAMIN SCHMUCK)
Benjamin Schmuck est né en 1989 à Paris. Photographe de presse ("New York Times", "Telegraph", "Le Monde"…) et aussi dans la publicité et la mode au sein du binôme Kayser & Schmuck avec Laure Anne Kayser, il est également rédacteur photo pour les magazines "Fulgurances" et "Entorse". Il travaille actuellement à l’élaboration d’un livre avec le studio Helmo à partir de sa série de photos réalisées au Bénin. (BENJAMIN SCHMUCK)
"De sa sanglante guerre civile (1989-2003), le Liberia ne parle pas. Aucun mémorial n’a été édifié, aucune journée n’est dédiée à commémorer. Encore tenu par certains protagonistes du carnage, le pays se refuse toujours à condamner ses bourreaux. Ce silence, amplifié par un mutisme international, balaye toute reconnaissance sociale de la tragédie et renie l’essence même d’une mémoire collective, générant un profond sentiment d’abandon doublé d’une résignation somnolente. Le traumatisme d’une population entière se cristallise dans une société aux fondations d’argile et transpire sur une nouvelle génération à l’avenir trouble", précise Circulation(s). (ELLIOTT VERDIER)
Dans un entretien à FOMO-VOX, le photographe explique à propos de son travail : "Lors d’un premier voyage là-bas, où je ne faisais pas d’image, j’entendais régulièrement ‘la nuit’ revenir dans la parole des Libérien.ne.s. La nuit, dans l’obscurité, seul.e avec ses pensées, le traumatisme semble surgir et devenir palpable. J’ai donc voulu donner corps à cette nuit noire au mutisme étouffant, à travers des images monochromes très denses. Ces noir et blanc sont des paysages ou des images contextuelles essentiellement inhabités, qui plantent le décor de portraits en couleurs. Ces derniers, sensiblement humains, paraissent alors surgir de cette nuit libérienne fantomatique." (ELLIOTT VERDIER)
Elliott Verdier est né en 1992. Son travail s’oriente vers des thématiques de la mémoire, de la transmission intergénérationnelle et de la résilience. Il collabore avec le "New York Times" ou le "M", le Magazine du "Monde". Son premier projet au long cours au Kirghizistan, "A Shaded Path", a été réalisé en 2017. Avec l’aide du CNAP, il a pu entreprendre en 2019, "Reaching for Dawn". Ce deuxième projet d’envergure au Liberia sera édité en avril 2021 aux éditions Dunes. (ELLIOTT VERDIER)
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