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Les otages du Cameroun libérés

Les dix otages du groupe Bakassi freedom fighters ont été libérés, selon le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner. Ces dix hommes, sept Français, un Tunisien et deux Camerounais, avaient été enlevé fin octobre sur un navire Français affrété par la société pétrolière Bourbon.
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C'est la fin de la captivité pour les dix otages de la péninsule de Bakassi. Ils ont été libérés, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui a qualifié l'évènement d'“heureux dénouement”, après les inquiétudes sur le sort de l'un d'eux la semaine dernière.

Après avoir exprimé sa gratitude aux autorités camerounaises et nigérianes, Bernard Kouchner a souhaité “remercier tous ceux qui, en agissant dans la discrétion, ont contribué à cet heureux dénouement, dont bien sûr les agents de ce ministère au sein de son centre de crise.”

Les dix marins - sept Français, deux Camerounais et un Tunisien - avaient été capturés dans la nuit du 30 au 31 octobre, sur leur bâteau, le Bourbon Sagitta. Il s'agit d'un navire du groupe pétrolier français Bourbon, opérant sur un terminal pétrolier, au large de la péninsule camerounaise de Bakassi. Une zone du delta du Niger, riche en pétrole et en gaz naturel.

Pirates ou combattants ?

Leurs ravisseurs, les Bakassi Freedom Fighters (BFF) affirmaient opérer pour des raisons politiques. La péninsule de Bakassi, constituée de mangroves, abriterait plusieurs groupes armés. Elle appartenait au Nigéria qui l'a rétrocédé au Cameroun en août dernier. Or, les “Bakassi” estiment que cette rétrocession s'est faite sans consulter les populations. Par la voix de leur chef, Ebi Dari, ils soulignent être en lutte contre le gouvernement camerounais.
Mais dans sa brève allocution ce mardi soir, Bernard Kouchner a semblé les considérer autrement : “cet événement rappelle l'urgente nécessité pour la communauté internationale de lutter efficacement contre la piraterie maritime.”, a-t-il grondé.
Si Bernard Kouchner n'a pas pipé mot des conditions de la libération des otages, le quai d'Orsay a distillé quelques indications. La libération des otages ferait donc suite à des discussions entre autorités camerounaises et preneurs d'otages. Et la France n'aurait versé aucune rançon.

Très menaçants les premières heures - ils voulaient exécuter les otages si Yaoundé n'ouvrait pas de négociations - les Bakassi se sont finalement ravisés, déclarant dès le 1er novembre que les otages resteraient sains et saufs. Toutefois, la semaine dernière, les Bakassi ont brièvement annoncé la mort d'un otage au cours d'un assaut avorté de commandos nigérians, avant de préciser qu'il était seulement blessé.

Les sept Français doivent être rapatriés ce mercredi matin.

Grégoire Lecalot, avec agences

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