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Les hydrocarbures affolent toujours l’Afrique

Jeudi 25 mai 2017, l’Opep se réunit à Vienne. L’objectif est de renouveler les limitations de production. En effet, les réserves mondiales débordent, gonflées par le pétrole de schiste américain et la surproduction en Afrique. La Russie, qui n’est pas membre de l’organisation, a promis de participer à l’effort. Mais l’effet s’annonce très limité.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Le ministère du Pétrole à Libreville.  (Photo AFP/Rieger Bertrand)

Selon le département américain de l’énergie, les recettes de l’Opep ont baissé pour la quatrième année consécutive. 433 milliards de dollars ne sont pas rentrés dans les caisses des 13 pays membres. Fin 2016, pour faire remonter les cours du brut, alors au plus bas, l’Opep tentait de fermer le robinet. En effet, le prix moyen du baril est passé de 49,5 dollars en 2015, à 40,7 en 2016.
Il s’agissait de réduire la production de 1,8 million de barils jour. A l’époque, du fait de leurs grosses difficultés économiques, deux pays africains, la Libye et le Nigeria étaient dispensés de mener cet effort.

La production en hausse
Cette fois, ces deux pays devraient en être, bien que les difficultés économiques et politiques n’aient pas disparu. Mais ces annonces semblent être de plus en plus des postures, sans réel impact, tant l’offre pétrolière est immense. On nage en plein paradoxe, les experts américains prévoient même pour 2017, une augmentation des volumes exportés par les pays de l’Opep.
 
Il est vrai que l’Iran, depuis la levée du boycott des pays occidentaux, a augmenté ses ventes de 8%. Le Nigeria a également repris sa première place de producteur du continent africain. Chaque jour, le pays produit 1,68 million de barils.

L'Afrique en pointe 
Partout en Afrique c’est l’effervescence dans le secteur des hydrocarbures. La Guinée équatoriale entend relancer l’exploration, alors que sa production est en baisse depuis un pic en 2007. 37 blocs de prospection sont proposés aux compagnies pétrolières, avec un argument de choc : le taux de réussite des forages est de 42%, pour une moyenne mondiale de 20 %. Le pays a même posé sa candidature à l’Opep. Il a également des ambitions dans le domaine de la liquéfaction du gaz naturel. Les réserves sont estimées à 400 millions de M3 de gaz.
 
Le gaz est l’autre mamelle des hydrocarbures africains. Le Cameroun doit installer à la fin de l’année une unité de fabrication de gaz liquéfié à Kibi, au sud du pays. Une unité originale, installée à bord d’un ancien méthanier, en cours de transformation à Singapour. Une usine flottante capable de produire 1,2 million de tonnes de gaz par an. L’investissement conséquent s’élève à 1,3 milliard de FCFA (2 millions d’euros), preuve de l’intérêt que porte le secteur privé, en particulier le groupe français Engie. La Société nationale des hydrocarbures annonce des réserves estimées à 150 millions de m3.

La menace du gaz de schiste
On peut également évoquer les réserves du Soudan du Sud, les exploitations offshore au large du Ghana et de la Côte d’ivoire, etc. L’avenir du pétrole africain semble éternel. En fait, seul son coût de production peut détourner les majors des champs pétroliers du continent. Dans ce contexte, l’ennemi s’appelle pétrole de schiste. Les compagnies américaines prétendent le produire désormais à moins de 50 dollars le baril. Moins cher et toujours plus abondant, il constitue une menace pour l’Opep et l’Afrique.


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