Les forces de Kadhafi dans les faubourgs de Benghazi ?
Bastion de l’insurrection depuis plus d’un mois, première ville "libérée" par l’opposition, Benghazi pourrait tomber à son tour dans les prochaines heures.
Si l’on en croit la télévision d’Etat libyenne, les forces de Kadhafi ont atteint les faubourgs de la deuxième ville du pays, que le "guide de la révolution" veut "libérer de l’occupation par des bandes armées".
Des coups de feu étaient échangés depuis le début de la matinée autour de l’aéroport de la ville, dernière place forte des rebelles.
D'après les Etats-Unis, Kadhafi serait encore à 160 km de Benghazi.
Sur la route de Benghazi, les combats ont été féroces à Ajdabiah, autre ville tenue par l’opposition, et dont le contrôle a changé plusieurs fois de camp ces derniers jours. La prise d’Ajdabiah était stratégique car cette ville commande les voies d’accès vers Benghazi, à 170 km plus au nord, et vers Tobrouk plus à l’est, à la frontière avec l’Egypte.
Zone d’exclusion et frappes aériennes ?
Alain Juppé est en route pour New York. Le ministre des Affaires étrangères va tenter de décrocher le vote d'une nouvelle résolution contre la Libye. Il affirmait, peu avant son départ, que "plusieurs pays arabes" étaient prêts à participer à une action militaire en Libye.
_ Les Etats-Unis veulent une résolution "de poids" à l'ONU et "vite", dit-on à Washington.
"Avec ou sans l'ONU (...) il faut mettre fin au massacre", lance sur France Info Bernard-Henri Lévy. BHL de rappeler que la communauté internationale et la France sont déjà intervenues à maintes reprises, au Kosovo ou en Afrique, sans mandat des Nations Unies.
Incapable de se mettre d’accord sur des mesures destinées à protéger les libyens, la communauté internationale se réunit une nouvelle fois ce soir. Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait décider la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne afin d’empêcher les bombardements par l’aviation libyenne.
Parallèlement, l’idée, lancée par Paris et Londres, de frappes aériennes ciblées, progresse. Jusqu’ici, Washington y était opposé. Mais des diplomates américains soutiennent désormais l’initiative de Nicolas Sarkozy et James Cameron. Ce changement d’attitude semble avoir été dicté par le renversement de situation en Libye.
Gilles Halais, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.