Les excisions et mutilations sexuelles en baisse en Afrique, selon une étude
Le recul de ces pratiques s'explique par des campagnes de sensibilisation.
C'est une nouvelle encourageante. Les excisions et mutilations sexuelles, encore largement répandues en Afrique, sont significativement en baisse parmi les filles de 0 à 14 ans. Cela s'explique notamment par des campagnes de sensibilisation, en dépit de disparités selon les pays, constate une étude publiée mercredi 7 novembre dans la revue BMJ Global Health.
Cette étude menée à partir des données de l'Unicef fait état d'une baisse encourageante de ces pratiques mutilantes en Afrique de l'Est (-7,3% par an entre 1995 et 2014). Le rythme de déclin est plus lent en Afrique du Nord (-4,4% par an entre 1990 et 2015) et en Afrique de l'Ouest (-3% par an entre 1996 et 2017).
En revanche, au Yémen et en Irak, la prévalence des mutilations sexuelles a augmenté de 19,2% par an entre 1997 et 2015, tout en restant inférieure à celles des autres pays concernés.
Des conséquences dévastatrices
Selon les estimations de l'Unicef, 200 millions de femmes et d'enfants dans le monde ont subi des mutilations sexuelles. Les chiffres disponibles montrent que ces pratiques sont particulièrement préoccupantes en Afrique et dans certains pays du Moyen-Orient, dont l'Irak et le Yémen. Des études ont aussi pointé l'existence de ces pratiques en Inde, en Indonésie, en Israël, en Malaisie, en Thaïlande et aux Emirats arabes unis. Du fait des migrations, des régions comme l'Europe et l'Amérique du Nord et du Sud ne sont pas à l'abri.
Plus de 3 millions de petites filles en Afrique courent le risque de subir ces mutilations chaque année. Dans certains pays, comme le Mali, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau, Djibouti ou le Soudan, chaque année, plus de 40% des enfants de 0 à 14 ans subissent une mutilation génitale.
L'étude appelle à maintenir les campagnes d'information pour convaincre les populations d'abandonner ces pratiques aux conséquences "dévastatrices" en termes de santé sexuelle et psychologique, et à en faire un enjeu majeur de santé publique. Le déclin observé est une bonne nouvelle, mais la prudence s'impose. Il pourrait y avoir des sous-déclarations de la part des populations dans des pays où les mutilations sont interdites, de peur d'une sanction. En outre, il est possible que des fillettes prises en compte dans l'étude soient mutilées plus tard, pendant leur adolescence, a souligné Nafissatou Diop, coordinatrice du programme de l'ONU contre les mutilations génitales.
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