L’équipage du Tanit a-t-il pris des risques inconsidérés ?
Philippe Berthelot gère une agence de location de catamarans aux îles Séchelles et connaît bien le golfe d’Aden : “ à l’heure actuelle on ne s’y aventure plus du tout ”. Il avait conseillé à la mère d’un des membres de l’équipage de leur dire de ne pas emprunter la route vers le Kenya et surtout de passer très au large de la Somalie, ... ce qu’ils ont fait.
L’interception a eu lieu à plus de 600 kms des côtes. Mais depuis l’attaque d’un pétrolier à 800 kms au large du Kenya il y a quelques semaines, les pirates ont montré qu'ils n’hésitaient pas à s’aventurer de plus en plus loin dans l’océan Indien, ce qui témoigne de " l’évolution de leur mode d’action", selon le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des Armées.
Selon Anne-Sophie Avé, déléguée générale d'Armateurs de France, l'organisation professionnelle des entreprises françaises de transports et de services maritimes, le bateau n'aurait de toutes façons pas dû emprunter cette zone dangereuse.
“Tout le monde était conscient, ce ne sont pas des têtes brûlées, pas du tout”, a dit la mère d’un des passagers, qui souhaite garder l’anonymat.
Depuis son départ, l'équipage tenait un blog à l'adresse http://tanit.over-blog.fr/, sur lequel il mentionnait, avant l'opération, le risque présenté par les pirates : "Le danger existe mais l'océan reste vaste. Les pirates ne doivent pas anéantir notre rêve", lit-on sur ce blog dans un message posté en janvier.
Claire Debuyser, avec agences
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