Le Sud-Soudan a voté en faveur de la sécession
Le référendum a été organisé conformément à un accord de
paix conclu en 2005 pour mettre fin à des décennies de guerre
civile entre un Nord majoritairement musulman et un Sud
essentiellement chrétien et animiste.
La déclaration de Bachir dissipe les craintes de voir le conflit se rallumer à propos du contrôle des réserves de pétrole
du Sud.
Le dirigeant sud-soudanais Salva Kiir a promis de son côté
d'aider Khartoum à faire campagne pour un effacement de ses
dettes et pour l'assouplissement des sanctions commerciales qui le frappent.
_ Il a rendu hommage à Bachir pour son acceptation du résultat.
_ Les deux partis ont évité ces cinq dernières années toute
flambée grave de violence, mais ils n'ont pas réussi à surmonter des décennies de méfiance mutuelle et à convaincre les Sudistes d'opter pour l'unité.
Des questions à régler
Des centaines de personnes ont commencé à se rassembler
aujourd’hui sous une chaleur écrasante à Djouba, la capitale du Sud, pour célébrer la publication des résultats officiels.
Bachir, qui avait fait campagne pour le maintien de l'unité,
a surpris de nombreux commentateurs ces dernières semaines par une série de propos conciliants concernant le Sud.
Washington a laissé entendre qu'il était prêt, en cas de bon
déroulement du référendum, à retirer le Soudan de la liste des
Etats parrainant le terrorisme et à alléger les sanctions
commerciales qu'il lui a imposées.
Bachir reste néanmoins sous le coup de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale pour un autre conflit, celui du
Darfour, où les autorités soudanaises sont accusées de génocide.
_ De profondes incertitudes demeurent quant à la stabilité
économique et politique du Nord et du Sud au cours des cinq
prochains mois d'intenses négociations sur le partage des
ressources pétrolières et sur d'autres questions non réglées.
Le Sud-Soudan, enclavé, est presque entièrement dépendant de ses revenus pétroliers et il s'efforce de trouver d'autres
sources de revenus.
Le Nord est embourbé dans sa propre crise économique marquée par une inflation galopante. De petites manifestations en partie inspirées par les événements en Tunisie et en Egypte ont accentué la pression politique sur Khartoum, tout comme la
perspective de perdre le Sud, perçue comme honteuse par certains Nordistes.
Ce week-end à Malakal, dans le Sud, des soldats se sont
ainsi mutinés, tuant une cinquantaine de personnes, après avoir refusé de se redéployer dans le Nord avec leurs armes en prélude à la séparation.
Malakal a été le théâtre de batailles entre le Nord et le
Sud au cours de la guerre civile qui a fait deux millions de
morts et déstabilisé toute la région.
_ Parmi les autres dossiers à traiter figurent le partage de
la dette, la délimitation de la frontière, l'appartenance de la
région productrice de pétrole d'Abyei et le partage des eaux du
Nil.
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