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Le rôle clé de l'Otan en Libye

Six mois après le premier soulèvement, et cinq mois après le début des frappes aériennes, la "fin du régime de Kadhafi" se rapproche, estime ce matin la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Censée durer quelques semaines, à son lancement le 19 mars, l'opération occidentale en Libye passée début avril sous commandement de l'Otan s’est éternisée. L’Otan a du faire face à des moyens réduits et elle a aussi sous-estimé la capacité de résistance des forces de Kadhafi. Cette guerre coutera environ 200 millions d'euros à la France.
Article rédigé par franceinfo
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Déclenchée le 19 mars, l'opération de l'Otan, lancée dans le sillage des révoltes
dans le monde arabe était censée au départ durer seulement quelques semaines.
On se souvient de la déclaration d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères qui, au début de la guerre avait parlé d’un conflit de courte durée.
Fin juillet, Gérard Longuet, ministre de la Défense, estimait lui que la France s’installera “dans la durée” dans la guerre en Libye.
Six mois plus tard, même si “ la fin du régime de Kadhafi ” est proche, le vieux leader libyen, au pouvoir depuis 1969, s'est accroché plus longtemps que prévu, malgré les milliers de sorties aériennes qui ont fortement dégradé ses moyens d'action.
_ Il a fallu aussi faire face aux désistements de la Norvège qui a décidé de retirer ses chasseurs et Rome qui a rappelé son porte-avions Garibaldi. Pour eux, l’opération était devenue trop lourde.

Plus de 7500 frappes

La France et la Grande Bretagne ont été en pointe sur ce dossier libyen, sur le plan militaire.
Paris a déployé des avions de combat Mirage 2000 sur la base crétoise de Sude, ainsi qu'un porte-hélicoptères Mistral au large de la Libye.
Deux frégates et un sous marin nucléaire d’attaque (SNA) ont été envoyés sur zone également.
Des hélicoptères de combat ont été déployés pour intervenir au plus près de la ligne de front. Une vingtaine au total. Des hélicoptères de type Tigre et Gazelle et Puma.
Paris a envoyé pendant cinq mois son porte-avions Charles de Gaulle. Même s’il est rentré depuis le 12 août à son port d’attache Toulon, la France maintient un engagement constant.
La relève est assurée depuis par l’Armée de l’Air.
Aujourd’hui encore, la France continue d’assurer 65% des frappes au sol.
_ Aujourd'hui, au total, les frappes de l'Otan sont estimées à plus de 7500 depuis le début de l'opération.

La Grande-Bretagne a renforcé sa contribution en ajoutant quatre chasseurs Tornado, compensant dans les faits le retrait des avions norvégiens. Ils voleront aux côtés des avions déployés par la France, le Canada, la Belgique, le Danemark, l'Italie et les Etats-Unis.
Mais des officiers britanniques ont averti que leurs forces armées, présentes en Libye et en Afghanistan, risquaient elles aussi d'atteindre leurs limites.

Dans le même temps, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays ont déployé au sol des forces spéciales pour participer à l'entraînement et à l'armement des rebelles.

Un coût de 200 millions d'euros

Cette guerre dure plus longtemps que certains l’avaient prévu, coute chère : on parle de 200 millions d’euros.
Le coût d’un appareil comme le Tigre est estimé environ à
73 millions d’euros !
_ Les missiles représentent en particulier un surcoût élevé, notamment les Scalp à environ 500.000 euros pièce, dont onze exemplaires ont été tirés dans les premières semaines de
l'opération.

Si les rebelles contrôlent une grande partie du territoire de Tripoli, l’Alliance atlantique a annoncé qu'elle continuerait à protéger la population civile en Libye conformément à la résolution 1793 du Conseil de sécurité de l'Onu adoptée le 17 mars, qui autorise les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires dans ce but.

Mikaël Roparz, avec agences

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