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Le président Ben Ali a quitté le pouvoir, et la Tunisie

Le président Zine el-Abidine Ben Ali a quitté le pays. Le Premier ministre tunisien Mohammed Gannouchi, annonce qu'il assure l'intérim, jusqu'à la tenue d'élections. Il déclare que le président est "dans l'incapacité temporaire d'exercer ses fonctions". Il appelle les Tunisiens "à l'ordre et à l'unité". _ La police parisienne se préparerait à son arrivée dans la soirée. Le Quai d'Orsay ne confirme évidemment pas.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé à 20h50 avec la probable arrivée à Paris et le démenti du Quai d'Orsay

En costume gris, le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi, debout, a tenu une allocution dans le palais présidentiel : “conformément à l'article 56 de la Constitution, j'assume à partir de cet instant la charge de président par intérim”, a-t-il déclaré, entouré par le président de la chambre des députés, Fouad Mebazaa et celui de la chambre des conseillers (sénat), Abdallah Kallal.

Le président Zine El-Abidine Ben Ali serait “en incapacité temporaire” d'assurer le pouvoir. Il a quitté le pays pour une destination encore inconnue. Paris, selon tout vraisemblance, même si aucune confirmation n'est possible. De source policière, on explique que la police se préparait à l'arrivée du président dans la soirée.
_ La France n'a reçu aucune demande d'accueil de la part du président tunisien , dément le Quai d'Orsay. Avant de poursuivre : “au cas où cette demande se présenterait, la France apporterait sa réponse en accord avec les autorités constitutionnelles tunisiennes.”

L'Elysée est au diapason et assure ne pas avoir non plus d'information. Nicolas Sarkozy et François Fillon tiennent ce soir une réunion sur la situation en Tunisie.

A 69 ans, Mohammed Ghannouchi assume donc la charge de président, jusqu'à la tenue d'élections régulières. Il s'est engagé à “respecter la Constitution et à mettre en oeuvre toutes les réformes sociales et politiques (...) qui ont été annoncées en collaboration avec les partis politiques et les composantes de la société civile”.

Le chef du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie, Hamma Hammami, avait été arrêté il y a deux jours. Il vient d'être libéré, mais se refuse pour l'instant à crier victoire : il faut rester vigilant, dit-il à ses compatriotes :

Le nouveau chef de l'Etat a en attendant appelé “tous les Tunisiens au calme et à l'unité”. L'état d'urgence est toujours en vigueur et l'aéroport de la capitale est fermé, l'armée positionnée autour. Il interdit le rassemblement de plus de trois personnes sur la voie publique et un couvre-feu reste établi de 17 h à 7h du matin.
_ Des tirs d'arme automatique ont été entendus ce soir dans le centre de Tunis.

L'autre grande revendication des Tunisiens était de voir certains membres de la belle-famille de Zine Ben Ali, la famille Trabelsi, jugés pour corruption. La femme du président déchu, Leila Trabelsi, est accusée d'avoir mis le pays en coupe réglée, instaurant une corruption généralisée. L'incertitude plane sur le sort des membres de cette famille. Là encore, des rumeurs sans confirmation circulent sur le web.

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