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Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, démissionne

Il avait promis de quitter son poste en cas d'échec de la formation d'un gouvernement de technocrates. "C'est ce que je viens de faire", a-t-il expliqué.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, lors d'une réunion gouvernementale à Tunis (Tunisie), le 19 février 2013. (FETHI BELAID / AFP)

Sa démission est le signe de son échec. Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, a annoncé avoir démissionné, mardi 19 février, après l'échec de sa tentative de former un gouvernement de technocrates pour sortir le pays de la grave crise dans laquelle il est plongé depuis plusieurs mois. "J'ai promis et assuré qu'en cas d'échec de mon initiative, je démissionnerais de la présidence du gouvernement et c'est ce que je viens de faire", a-t-il dit dans une déclaration retransmise en direct à la télévision, à l'issue d'une entrevue avec le chef de l'Etat, Moncef Marzouki.

Pourquoi a-t-il démissionné ?

Entré en conflit avec son propre parti islamiste Ennahda en proposant un cabinet de technocrates, Hamadi Jebali a indiqué qu'il partait pour "tenir [sa] promesse faite devant le peuple". "Il y a une forte déception. Notre peuple est déçu par sa classe politique, il faut restaurer la confiance", a-t-il dit.

Son projet de gouvernement était mort-né, la veille, face à l'opposition des deux principales formations politiques du pays, Ennahda et le Congrès pour la République (CPR). Secrétaire général du parti et Premier ministre, Hamadi Jebali était la figure de proue des pragmatiques, ralliant à sa cause une partie de l'opposition. Mais il était en revanche rejeté par son propre parti, qui n'a pas l'intention de céder le pouvoir.

Comment va évoluer la crise politique ?

Treize jours après l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février, la Tunisie plonge un peu plus dans sa crise politique la plus importante depuis la révolution de 2011. Hamadi Jebali a indiqué avoir demandé à ses ministres de continuer à faire "plus d'efforts pour que l'Etat continue de fonctionner", malgré sa démission.

"L'échec de mon initiative ne signifie pas l'échec de la Tunisie ou l'échec de la révolution", a-t-il encore souligné, se disant toujours "convaincu" qu'un gouvernement apolitique "est le meilleur moyen pour sortir le pays de l'errance". Il a insisté une nouvelle fois sur l'urgence de fixer la date des prochaines élections.

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