Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire sur les biens de Ben Ali
L'enquête fait suite à une plainte déposée la semaine dernière par trois organisations non gouvernementales. Elle a été confiée à l'Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et à Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Economie.
Les ONG Sherpa, Transparency International et Commission
arabe des droits humains ont déposé plainte après le départ du
président tunisien le 7 janvier, chassé par des manifestations
de rue.
Ces ONG veulent faire recenser les biens détenus en France par
Zine Ben Ali et ses proches, car selon elles, ils ont vraisemblablement été acquis avec de l'argent spolié à l'Etat tunisien.
Transparency France impute à Zine ben Ali la détention d'un hôtel particulier à Paris d'une valeur estimée à 37 millions d'euros ainsi que des avoirs dans plusieurs banques.
La famille de sa femme détiendrait plusieurs millions d'euros sur des comptes bancaires français, des appartements et des propriétés à Paris et en région parisienne, un chalet à Courchevel et des propriétés sur la Côte d'Azur.
L'avocat des ONG, Me William Bourdon, a également déclaré
qu'il suspectait aussi la famille ben Ali de posséder en France une écurie de chevaux de course.
On estime la fortune de la famille Ben Ali à cinq milliards d'euros dans le monde entier.
De son côté, le député PS Jean-Marie Le Guen a demandé au gouvernement de mandater le préfet de Paris pour que celui-ci exerce son droit de réquisition sur les biens parisiens de la famille Ben Ali au profit de sans-logis.
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement François Baroin avait affirmé le 17 janvier que la France se tenait “à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes” pour examiner le sort des biens immobiliers en France du président tunisien déchu, réfugié en Arabie Saoudite, et de son entourage.
La justice tunisienne a ouvert une enquête judiciaire pour “acquisition illégale de biens” et “placements financiers illicites à l'étranger” contre le président déchu et sa famille, accusé d'avoir mis en coupe réglée le pays depuis 23 ans.
La Suisse a décidé de bloquer le 19 janvier d'éventuels fonds appartenant au président tunisien.
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