Le Maroc sous le choc après l'attentat de Marrakech, toujours pas revendiqué
" On n’a jamais vu ça. C’est étrange pour nous, ce n’est pas notre religion. Vraiment, on se sent mal". Au micro de la correspondante de RFI Léa Lisa Westerhoff, Tarek, coiffeur dans la médina, témoigne de son désarroi. " On est très inquiet parce que le tourisme va diminuer ", explique quant à elle Maria, vendeuse de henné sur la place Djemaa el Fna, à Marrakech. C’est sur cette place particulièrement animée et fréquentée de la vieille ville que le deuxième étage du café Argana a été soufflé par une explosion hier, vers 11h30. Dans la confusion des premières heures, des témoins parleront d’abord d’une bombonne de gaz. Mais rapidement, le ministre marocain de l'Intérieur. Taieb Cherkaoui, évoque un acte terroriste.
Bilan, 16 morts, parmi lesquels une dizaine d’étrangers, dont au moins six Français, rapportent les médias locaux. Un bilan provisoire confirmé ce matin par le Quai d'Orsay à Paris. Le Maroc est la deuxième destination de voyage des Français, après la Tunisie. On estime qu'ils ont été plus de 750.000 à s'y rendre l'an dernier en vacances.
L’attentat d’hier a aussi fait une vingtaine de blessés. Ils ont été évacués sur l'hôpital Mohamed VI de Marrakech. "Des patients ont été défenestrés par la force de l’explosion", raconte le docteur Hicham Nejmi au micro de l'envoyé spécial de France Info, Thibault Cavaillès. Il est le chef des urgences dans cet hôpital. Il précise aussi que dans les lésions constatées il y avait "des corps étrangers" un peu partout. " C’était des clous qui étaient dans l’explosif ", explique le médecin.
Les autorités marocaines ne confirment pas, mais selon des témoins, il s’agirait d’un attentat-suicide. Un attentat qui n’a toujours pas été revendiqué. Mais pour plusieurs analystes, il est peu probable qu’il soit lié au processus de démocratisation en cours dans les pays arabes. Car si le Maroc a connu quelques manifestations au cours du printemps arabe, le roi Mohamed VI a promis d’importantes réformes. Si bien que c'est d'abord la piste terroriste qui est avancée par de nombreux observateurs.
Par la voix de son porte-parole ce matin, le ministre marocain de la communication Khalid Naciri, le gouvernement a indiqué n’exclure aucune piste, y compris celle d'Al-Qaïda. Cet attentat ne remettra pas en cause le processus de réformes politiques engagées au Maroc, a-t-il également affirmé.
Cécile Mimaut.
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