Le Burkina Faso demande l'extradition du président déchu Compaoré, exilé au Maroc
Le nouveau gouvernement a aussi promis d'ouvrir des enquêtes sur la mort Thomas Sankara, héros national et ancien président du pays, ainsi que sur l'assassinat du journaliste Norbert Zongo.
La révolution burkinabée se met en quête de justice. Le Premier ministre intérimaire Isaac Zida a annoncé, jeudi 27 novembre, que le Burkina Faso allait demander au Maroc l'extradition du président déchu Blaise Compaoré.
"Si, au niveau de la justice, une plainte est déposée contre le président Compaoré, je pense que nous allons demander au Maroc, bien qu'il n'y ait pas d'accord de justice (...), de mettre le président Compaoré à la disposition de la justice burkinabée", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec la presse nationale. Blaise Compaoré a fui son pays le 31 octobre pour se réfugier en Côte d'Ivoire. Il a ensuite rejoint le Maroc le 20 novembre.
Les assassinats de Sankara et Zongo auscultés
Fer de lance du soulèvement contre l'ex-chef de l'Etat, la société civile appelle à des poursuites judiciaires contre Compaoré. Mais ce n'est pas tout. Le lieutenant-colonel Zida a aussi annoncé que le dossier du président Thomas Sankara serait "entièrement rouvert" et que la "justice" serait "rendue". Le capitaine Thomas Sankara, véritable héros national et panafricain, a été assassiné le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'Etat qui a porté au pouvoir son ami et frère d'armes, Blaise Compaoré.
Enfin, la justice pourrait se pencher sur l'assassinat de Norbert Zongo. Ce journaliste d'investigation a été tué en décembre 1998. Il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet du président Compaoré. "Une bonne partie des dossiers" sera jugée "pendant la transition", dans laquelle "la justice a un rôle fondamental", a souligné le lieutenant-colonel.
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