L'Afrique du Sud scandalisée après la mort d'un chauffeur de taxi tabassé par la police
La vidéo montrant le jeune homme traîné derrière une voiture de police a choqué tout le pays.
Ce fait divers a choqué l'Afrique du Sud. Une vidéo amateur, publiée jeudi 28 février et retransmise par le quotidien britannique The Sun (en anglais), montre un jeune homme se faire passer à tabac par des policiers avant d'être traîné derrière un véhicule de police, devant une foule horrifiée, dans une localité proche de Johannesbourg. Quelques heures plus tard, il est mort au commissariat. Le crime de ce chauffeur de taxi mozambicain ? S'être mal garé.
Vendredi 1er mars, les huit policiers sud-africains mis en cause dans ce décès ont été arrêtés, quelques heures après leur mise à pied, a indiqué la police des polices. Selon les résultat de l'autopsie, publiée par la police des polices, Mido Macia, 27 ans, est décédé en détention des suites de blessures au visage et d'hémorragies internes.
L'image de la police sévèrement entachée
L'affaire a connu un grand retentissement dans le pays, notamment via les réseaux sociaux. "Les images de cet incident sont abominables, dérangeantes et inacceptables", a même réagi jeudi le chef de l'Etat, le président Jacob Zuma, dans un communiqué. "Aucun être humain ne devrait être traité de cette façon", a-t-il ajouté.
Le scandale a poussé les autorités à réagir vite. La police des polices a ouvert une enquête pour meurtre, et la chef de la police nationale, Riah Phiyega, a donné une conférence de presse vendredi matin. Certaines questions témoignaient d'une exaspération, l'un des journalistes demandant notamment si "le nombre de morts dans les commissariats était plus ou moins élevé aujourd'hui que sous l'apartheid", le régime raciste qui réprimait par la violence les volontés d'émancipation des Noirs, avant l'instauration de la démocratie en 1994.
"Chaque mort est une mort de trop", a-t-elle simplement répondu, précisant que le chef du commissariat où travaillaient les huit agents impliqués avait été relevé de ses fonctions, sanction rare en Afrique du Sud. Après le drame survenu pendant la grève des mineurs de Marikana en août 2012, pendant laquelle la police avait tiré sur la foule, tuant 34 personnes et en blessant 78, l'image de la police est encore davantage mise à mal.
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