La Ligue arabe favorable à une zone d'exclusion aérienne en Libye
La contre-offensive du colonel Kadhafi gagne du terrain
L'insurrection reconnaît avoir perdu le port pétrolier stratégique de Ras Lanouf, à 615km au sud-est de la capitale Tripoli. Même si le général Abdel Fatah Younès, responsable du Conseil national libyen de transition (CNLT) formé par l'opposition, promet un retour des insurgés "aujourd'hui ou demain au plus tard", cette nouvelle contre-offensive montre la détermination du régime libyen à venir à bout de l'insurrection.
Depuis plus d'une semaine, les forces loyalistes gagnent du terrain en reprenant notamment le contrôle du centre de Zaouia, la ville la plus proche de Tripoli tombée aux mains des insurgés. Dans l'ouest du pays, les forces du régime ont fêté vendredi leur victoire à Zawiyah (40 km de Tripoli), bastion rebelle tombé après plus de deux semaines de résistance acharnée. Une répression sanglante qui depuis le 15 février a fait des centaines de morts et des milliers de réfugiés qui continuent de fuir les combats
La Ligue arabe favorable à une zone d'exclusion aérienne en Libye
Tandis que l'armée libyenne continue ses raids aériens, les rebelles appellent à l'aide. "Si une zone d'exclusion aérienne n'est pas imposée au régime Kadhafi, et si ses navires ne sont pas contrôlés, alors nous aurons une catastrophe en Libye", a averti le chef de l'opposition libyenne, Mustafa Abdul-Jalil, dans un entretien accordé à l'Associated Press. Mais les Etats-Unis et l'Union européenne hésitent à prendre une telle mesure, même s'ils ont souligné la possibilité d'utiliser "toutes les options" contre Moammar Kadhafi. Réunis hier en sommet à Bruxelles, les dirigeants des 27 pays de l'Union ont accru la pression sur le dirigeant libyen, réclamé son départ du pouvoir et se sont dit prêts à aider l'opposition. Mais avant toute décision sur une éventuelle option militaire, l’UE souhaite obtenir le soutien des organes régionaux.
La Ligue arabe, qui se réunissait ce samedi au Caire, vient semble-t-il de prendre position sur la question. Les ministres arabes des Affaires étrangères "se sont mis d'accord pour inviter le Conseil de sécurité (de l'ONU) à assumer ses responsabilités et à imposer une zone d'exclusion aérienne pour protéger le peuple libyen", a affirmé, sous le couvert de l'anonymat, l’un des diplomates qui participaient à cette réunion extraordinaire. "La décision de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne a été acceptée par les ministres arabes à l'exception de ceux d'Algérie et de Syrie", a-t-il ajouté.
Sans promettre qu'ils y répondront, les Etats-Unis ont "salué" l'appel de la Ligue arabe, soulignant que la communauté internationale était "unie" dans son appel à l'arrêt des violences.
La mise en place d'une d'une zone d'exclusion aérienne nécessiterait des centaines d'avions pour interdire le survol d'un territoire de près de 1,8 million de km2 et clouer au sol l'aviation libyenne.
Cécile Mimaut, avec agences
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