La France surveille les biens de Ben Ali et de sa famille
Dans un premier temps, la France a saisi Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy pour empêcher la fuite des avoirs financiers détenus par
l'ex-président tunisien et ses proches. Tracfin "a lancé dès hier un
message d'alerte à tous les établissements financiers" a indiqué François Baroin, ministre du Budget. Ils doivent signaler "sans délai" les
opérations comme des "retraits substantiels en espèces, achat de métaux
précieux, envois de fonds vers l'étranger, etc."
Quant aux biens immobiliers que possède Ben Ali en France, ils feront l'objet
d'une "procédure judiciaire". "Nous
sommes à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes pour
savoir ce qu'elles souhaitent" en faire, affirme le porte-parole du gouvernement.
Le PS réclame le gel des avoirs
Insuffisant, selon le PS : le gouvernement ne doit pas "se contenter de mettre en
alerte nos services", mais doit "geler effectivement les avoirs de Ben Ali et de sa famille en France, de façon à ce que cet argent qui appartient aux Tunisiens ne soit pas définitivement volé, confisqué par cette famille" a affirmé le porte-parole des socialistes, Benoît Hamon.
Plainte pour corruption
C'est aussi le souhait de deux ONG, Transparency International et Sherpa, qui ont décidé de porter plainte contre X pour corruption, blanchiment et recel d'abus de biens sociaux. La plainte vise implicitement le président tunisien déchu. "L'objectif, c'est d'obtenir rapidement un gel des avoirs de
la famille Ben Ali en France pour éviter qu'ils ne soient
transférés vers des destinations lointaines", affirme Maude
Perdriel-Vaissière, juriste chargée du dossier chez Sherpa.
La seconde épouse de Ben Ali, Leïla Trabelsi, et la famille de cette
dernière, se sont accaparés les richesses du pays en utilisant l'appareil
d'Etat, usant d'alliances, de corruption, de menaces. Depuis trois jours, les
membres du clan sont pourchassés en Tunisie, arrêtés ou tués, et leurs
somptueuses villas saccagées.
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