La France et le Rwanda réconciliés
Depuis le génocide de 1994 au Rwanda, les relations entre les deux pays ont toujours été tumultueuses. Kigali accusant la France d'avoir contribué aux crimes et protégé certains de leurs auteurs en leur offrant refuge sur son territoire.
Les mandats lancés en 2006 par le magistrat antiterroriste Jean-Louis Bruguières, contre neuf officiels rwandais proches du président Kagame, ont donc fait déborder le vase. Le juge français imputait aux dignitaires l'attentat du 6 avril 1994 (l'avion du président de l'époque avait été abattu) et donc une responsabilité directe dans le génocide.
Rupture immédiate. Le 24 novembre, Kigali cesse toute relation diplomatique avec Paris.
Depuis, la France a fait amende honorable. Le ministre Bernard Kouchner en janvier 2008 a déclaré à Kigali que la France avait "certainement commis une faute politique", tout en affirmant qu'elle "n'avait eu aucune responsabilité militaire" pendant le génocide.
Puis, l'un des mandats d'arrêt signé par le juge Bruguières a été levé. Paris a refusé l'asile à la veuve du président assassiné Habyarimana, soupçonnée d'implication dans le génocide. Et dix autres suspects Rwandais qui séjournent en France sont maintenant visés par la justice hexagonale...
Résultat : la réconciliation. Et le retour de la diplomatie française là-bas... Selon le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant, un nouvel ambassadeur sera nommé en Conseil des ministres dans les deux semaines.
Et le Rwanda entre au Commonwealth
Une journée diplomatique sans précédent donc pour ce petit pays enclavé d'Afrique centrale, peuplé d'un peu moins de 9 millions d'habitants. Car, malgré sa tradition francophone (pour avoir été colonie belge jusqu'en 1962), c'est dans le monde anglophone que Kigali souhaite s'ancrer.
_ Sans avoir été colonie britannique, comme le Mozambique avant lui, le Rwanda a rejoint aujourd'hui le Commonwealth, cette organisation placée sous l'autorité de la couronne d'Angleterre.
Cécile Quéguiner avec agences
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