L'un des pires drames de l'histoire de l'immigration clandestine
Depuis 36 heures, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait état de "départs massifs" de Libye. Avec ses 1.770 km de frontières maritimes, le pays est devenu une destination et un lieu de transit d'immigrés clandestins originaires notamment d'Afrique.
La Libye, qui compte plus d'un million d'immigrants en situation irrégulière, a signé en février un accord avec l'Italie pour tenter d'endiguer le flot des clandestins. Il entrera en vigueur le 15 mai sous la forme de patrouilles conjointes. "Il s'agit peut-être d'un argument que les passeurs exploitent en disant aux immigrants: 'c'est maintenant ou jamais'", a fait valoir Laurence Hart, représentant de l'OIM à Tripoli.
Chaque année, des centaines de milliers d'immigrants s'entassent dans des embarcations de fortune pour tenter la périlleuse traversée depuis les côtes libyennes vers Malte ou vers l'île italienne de Lampedusa, au large de la Sicile. Plusieurs centaines d'entre eux y laissent leur vie chaque année. Comme dimanche.
Antonio Guterres, haut commissaire de l'Onu pour les réfugiés (HCR), a déploré cette série d'incidents qui marquent le début de la "saison" des transferts clandestins en Méditerranée. L'ancien Premier ministre portugais a parlé du "dernier et tragique exemple en date d'un phénomène mondial qui voit des personnes désespérées prendre des initiatives désespérées pour échapper aux conflits, aux persécutions et à la pauvreté dans la quête d'une vie meilleure".
En 2008, l'île de Lampedusa a vu arriver 37.000 clandestins en provenance d'Afrique du Nord, dont 75% demandeurs d'asile.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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