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Kenya : six touristes et leur guide se noient dans les gorges du parc du Hell’s gate

Six touristes, dont cinq Kényans et leur guide, ont été emportés par une soudaine crue de la rivière dont ils visitaient à pied les gorges dans le célèbre parc national.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Vue du parc national du Hell's Gate au Kenya. (DENIS-HUOT MICHEL / HEMIS.FR)

Les gorges d’Ol Jorowa sont le lieu le plus réputé du parc du Hell's gate. Une faille étroite, surmontée de falaises abruptes, creusée par un cours d’eau qui alimentait un lac préhistorique. Aujourd’hui, la rivière est à sec ou presque, et c’est à pied qu’on visite les gorges. "La piste n’est pas pour les âmes sensibles", nous dit le site du National Geographic. Il faut gravir des éboulis, escalader des parois rocheuses. La faille est parfois tellement haute et étroite que la lumière du jour ne parvient pas en bas.

Du fait de sa proximité de Nairobi, la capitale située à une centaine de kilomètres, le parc du Hell’s Gate est très fréquenté. Il a également servi de modèle aux graphistes du Roi Lion de Disney. C’est ici aussi qu’a été tourné en partie Tomb Raider, le berceau de la vie.

On peut y faire du vélo et même y camper, ce que n’autorisent que deux parcs au Kenya. Les gorges constituent le clou de la visite. Un cocktail fait d’angoisse et de beauté.

Le calme y est trompeur, car la gorge reste l’exutoire des eaux de pluie de la région. Nous sommes en montagne. En cas d’orage, le torrent reprend ses droits, la gorge devient un piège mortel. L’eau monte à toute allure. En 2012 déjà, sept jeunes Kényans s’étaient noyés au même endroit.

Depuis cette date, chaque groupe doit être accompagné d’un guide expérimenté. Des issues de secours ont été créées tout au long du défilé "afin d’offrir une échappatoire en cas de danger", explique le Service kényan de la faune sauvage (KWS). Cette fois, le groupe était composé de treize personnes au total. Le guide fait également partir des victimes.

Sur Twitter, un Kényan s’interroge : "Je ne comprends toujours pas pourquoi des gens sont allés là pendant la saison des pluies. C’est du suicide…"

Ce Kényan n’est pas le seul à se poser des questions. On ignore encore les circonstances précises du drame. Si imprudence il y a eu, la randonnée a été validée par un guide. Il semblerait que le groupe n'était pas entré dans la gorge, mais se trouvait à sa sortie.

"Vers 15h00, l'eau est sortie des gorges, nous avons été pris par surprise", a indiqué un rescapé, sous le choc. "L'eau est sortie de nulle part".

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