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Journée de colère en Syrie

En Syrie, un nouvel appel à manifester a été lancé sur Facebook pour aujourd’hui. Ce sera un test important pour mesurer la mobilisation des protestataires. Le discours prononcé mercredi par Bachar al-Assad, dénué de toute mesure de libéralisation, a été perçu comme un affront par les manifestants qui n'ont de cesse depuis deux semaines de demander plus de démocratie dans leur pays. Hier pourtant, les autorités syriennes annonçaient les premières mesures attendues pour calmer une contestation sans précédent. Mais il n'est pas certain que cela suffise...
Article rédigé par franceinfo
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Les annonces du pouvoir pour tenter d'apaiser la situation n'ont semble-t-il pas convaincu les opposants à Bachar al-Assad. Ils ont lancé un nouvel appel à manifester aujourd'hui, après la prière.
_ " Notre date est vendredi : de toutes les maisons, les lieux de prière,
chaque citoyen, chaque homme libre doit se rendre sur les places pour une Syrie libre ", affirme un communiqué anonyme posté hier sur Facebook.

Hier pourtant, le président syrien a demandé à des juristes de rédiger d'ici le 25 avril une nouvelle législation qui remplacera la loi d'urgence, qui avait été imposée en 1963 après l'arrivée au pouvoir du Baas, qui reste le parti unique en Syrie.
Il a aussi demandé la formation d'une commission "pour enquêter immédiatement sur toutes les questions relatives à la mort de civils et de militaires " à Deraa et Lattaquié, ces deux dernières semaines.
Rien qu'à Deraa, foyer de contestation contre le régime syrien du parti Baasiste, 30 personnes au moins ont été tuées selon les autorités, plus de 70 selon Human Rights Watch et 130 selon les militants sur place.

Alors que l'ampleur des manifestations d'aujourd'hui sera un test sur la capacité des contestataires à mobiliser, malgré les risques liés à la répression de ce type de rassemblement, le sénateur américain John Kerry a appelé hier le gouvernement syrien à la retenue. "Le président Bachar al-Assad n'a pas utilisé son discours d'hier (mercredi) pour promettre des réformes concrètes, dont la levée de la loi d'urgence", a déclaré le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat. "Avec de grandes manifestations prévues pour demain (vendredi), il est essentiel que son gouvernement s'abstienne d'utiliser la violence contre son propre peuple ", a-t-il ajouté.

Hier, les Etats-Unis ont invité leurs ressortissants à quitter la Syrie. "Nous demandons instamment aux citoyens américains de reporter tout voyage
non essentiel. Les citoyens américains se trouvant actuellement en Syrie devraient envisager de quitter le pays ", indique un communiqué de la diplomatie américaine. "Les tentatives syriennes d'attribuer les troubles actuels à des influences extérieures risquent d'accroître le sentiment hostile aux étrangers", a encore averti le département d'Etat.

Cécile Mimaut, avec agences

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