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Une affaire de trafic de timbres fiscaux en Guinée équatoriale

 Treize hauts fonctionnaires sont impliqués dans ce juteux trafic qui dure depuis 2015.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le franc CFA est la monnaie commune aux pays de la zone Umoa (Union monétaire ouest-africaine) qui comprend le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Séngal et le Togo. Un autre franc CFA existe aussi pour les pays d'Afrique centrale : Gabon, Cameroun, RDC, Guinée équatoriale, Tchad. (ISSOUF SANOGO / AFP)

"Vol et appropriation illicite"… C'est le chef d’accusation qui a conduit treize hauts fonctionnaires équato-guinéens derrière les barreaux le 16 juillet 2020. Actuellement placés en détention préventive pour avoir participé à un trafic de timbres fiscaux, selon la télévision d'Etat de Guinée-équatoriale, ils encourent de six à dix ans d'emprisonnement.

462 000 euros de timbres volés

Les agents qui travaillaient au Trésor public ont été mis en examen le 16 juillet. Ils ont été transférés à la prison centrale de Malabo, capitale de ce petit pays d'Afrique centrale. Des timbres volés à l'administration publique ont été retrouvés à leurs domiciles lors de perquisitions. Il y en avait pour quelque 462 000 euros (303 millions de francs CFA).

En cinq ans, la vente de ces timbres a généré des "milliards de francs CFA", a expliqué à la télévision d'Etat le colonel de gendarmerie Antonio Okomo. Elle leur a permis de "construire des résidences" voire même "des écoles privées", a précisé l'enquêteur.  

Guinée équatoriale (franceinfo Afrique)

Une corruption endémique  

Dirigée depuis quarante ans par le président Teodoro Obiang Nguema, la Guinée équatoriale est l'un des pays les plus riches du continent africain, grâce à son pétrole, mais une grande partie de sa population de 1,2 million d'habitants vit encore dans un extrême dénuement.

Une autoroute dans la ville moderne de Malabo II, extension de la capitale historique de la Guinée équatoriale Malabo, le 25 janvier 2015. (ISSOUF SANOGO / AFP)

Les ONG dénoncent régulièrement le manque de redistribution des richesses et une corruption endémique. "Les importants revenus du pétrole ont financé les modes de vie somptueux de l'élite politique, tandis que peu de progrès ont été réalisés pour améliorer l'accès aux soins de santé et à l'enseignement primaire", expliquait HRW dans son rapport mondial 2019

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