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Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embalo, l'opposant devenu président

Le général de réserve Umaro Sissoco Embalo a été déclaré vainqueur de la présidentielle en Guinée-Bissau le 1er janvier 2020. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Umaro Sissoco Embalo à Bissau, le 28 décembre 2019 (SEYLLOU / AFP)

Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, a comblé un retard de 12 points concédés à son adversaire lors du premier tour et remporté 53,55% des voix, le 29 décembre 2019, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, du parti majoritaire, a annoncé la Commission électorale nationale (CNE). Candidat de l'opposition en Guinée-Bissau, l'ancien Premier ministre a été proclamé, le 1er janvier 2020, vainqueur de l'élection présidentielle de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest à l'histoire tumultueuse. Une victoire contestée par son adversaire, qui dénonce des "fraudes".

Umaro Sissoco Embalo se présente comme un "rassembleur" qui veillera à fédérer les énergies pour redresser ce petit état d'Afrique de l'Ouest. Un pays qu'il juge "martyrisé" par des années d'instabilité et de mauvaise gestion.

Général de réserve, ancien Premier ministre (2016-2018) du président sortant José Mario Vaz, Umaro Sissoco Embalo est un spécialiste des questions de défense et géostratégiques, surnommé "le général" par ses partisans. Et ce bien qu'il ait quitté l'armée dans les années 1990. 

Il a été le représentant en Afrique de l'Ouest d'un fonds d'investissement libyen, le Libyan African Investment Company (Laico). Sur ses affiches de campagne, lors de ses meetings et sur les bulletins de vote, cet homme polyglotte portait un désormais célèbre keffieh rouge et blanc. Sur le plan politique, il est le vice-président du Madem, un parti qu'il a fondé sous la précédente législature avec des dissidents du PAIGC, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Cette formation a mené la lutte pour l'indépendance contre le Portugal en 1974 et dominé la vie politique depuis lors.

A l'issue du premier tour, Umaro Sissoco Embalo était arrivé en deuxième position, avec près de 28% des voix, contre 40,1% pour le chef du PAIGC, l'ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira. Mais il a su réunir autour de sa candidature, pour le second tour, les principaux déçus du premier, dont le président sortant José Mario Vaz, l'opposant Nuno Gomes Nabiam et l'ancien Premier ministre Carlos Domingos Gomes.

"Musulman marié à une chrétienne"

Ce père de trois enfants, "musulman marié à une chrétienne", s'est posé en "rassembleur". Tout en critiquant vertement la gestion du PAIGC, qui domine le Parlement et avec qui il va devoir composer pour tenter de ramener de la stabilité dans ce pays à l'histoire mouvementée, coutumier des coups d'Etat.

Lors du débat d'avant second tour, il s'est exprimé en créole portugais, parlé par une très grande partie de la population. Il a appelé tous les Bissau-Guinéens, dont beaucoup vivent à l'étranger, à "contribuer au développement de ce pays martyrisé".

Né dans la capitale Bissau, le nouveau chef de l'Etat est membre de l'ethnie peule, l'une des principales du pays. "Il a obtenu plusieurs diplômes à l’étranger, notamment une licence en relations internationales à l’Université de Lisbonne, une maîtrise en sciences sociales et politiques à l’Institut d’Etudes Internationales de l’Université Complutense de Madrid", rapporte Jeune Afrique.

En octobre, le Premier ministre Aristide Gomes, membre du PAIGC, l'avait accusé de préparer un coup d'Etat, ce que l'ex-militaire a formellement démenti. "Je ne suis pas un bandit et je n'entre jamais dans des actions subversives. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas violent", avait-il alors déclaré à l'AFP.

Amateur de foot (il est supporter du Standard de Liège, en 1ère division belge), il parle portugais, espagnol, français, anglais et arabe.

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