Ethiopie : les blogueurs de Zone9 ne sont plus des «terroristes»
«539 jours. Ils n’auraient jamais dû rester en prison aussi longtemps. Ces poursuites n’avaient aucune raison d’être», a réagi Ameha Mekonnen, l’avocat des blogueurs éthiopiens jugés pour terrorisme.
Des sujets tabous
Les membres de Zone9 écrivaient sur des sujets tabous en Ethiopie : la répression politique, la corruption, l’injustice sociale. Ils étaient très populaires sur les réseaux sociaux en Ethiopie et parmi la diaspora.
Mais leurs écrits très critiques ne passaient pas auprès du pouvoir.
En avril 2014, ils ont été arrêtés en vertu de la loi anti-terroriste et accusés d'être liés à Ginbot 7, un groupe d’opposants exilé aux Etats-Unis qui appelle au renversement des autorités d’Addis Abeba.
La liberté de répression
Ce n’est pas la première fois que l’Ethiopie s’attaque à la liberté d’expression. Les organisations de défense des droits de l’Homme accusent régulièrement le régime de se servir de la législation antiterroriste de 2009 pour bâillonner la presse indépendante.
L’Ethiopie est le deuxième pays à emprisonner le plus de journalistes en Afrique, derrière l’Erythrée selon le Comité pour la protection des Journalistes, basé à New York.
Pour Human Rights Watch, ces acquittements sont une «fantastique nouvelle» qui ne doit pas faire oublier que la détention des blogueurs a été «un gâchis horrible de leurs vies».
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