13 bénévoles et employés d'une organisation humanitaire canadienne arrêtés en Ethiopie
Les ressortissants canadiens feront appel de leur détention provisoire le 3 mars 2020.
Ottawa a indiqué être en contact avec l'Ethiopie où sont "détenus" 13 Canadiens travaillant pour l'organisation humanitaire Canadian Humanitarian, rapporte le journal canadien The Globe and The Mail.
Rob Oliphant, le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères (un député du parti au pouvoir qui assure le lien entre le Parlement et le ministre auquel il est rattaché), a indiqué au journal qu'il a rencontré le 1er mars 2020 l'ambassadeur d'Ethiopie au Canada. Et ce pour discuter des conditions de détention de ses compatriotes à Gondar, dans le nord du pays.
Le ministère des Affaires étrangères avait confirmé, la veille, que des Canadiens étaient "détenus" en Ethiopie, après la publication d'un communiqué par Canadian Humanitarian. Le texte indiquait qu'un groupe de "15 professionnels de santé", dont 10 Canadiens bénévoles et trois Canadiens membres de l'organisation, étaient concernés. Ils étaient accompagnés de deux Ethiopiens, également employés de Canadian Humanitarian.
Pratique illégale de la médecine ?
Les personnes arrêtées "font l'objet d'une enquête pour des allégations selon lesquelles (elles) pratiquaient la médecine sans autorisation et distribuaient des médicaments périmés", a expliqué l'organisation basée en Alberta (ouest du Canada).
"Bien que nous ne puissions pas commenter les détails liés aux dates de péremption des médicaments, nous pouvons affirmer en toute confiance que tous les médicaments et soins offerts par notre équipe étaient sûrs", a assuré Canadian Humanitarian.
L'organisation se présente comme "apolitique" et explique fournir un soutien humanitaire, à la fois éducatif, médical, dentaire, à de jeunes Ethiopiens depuis quinze ans.
Rob Oliphant a confié au Globe and The Mail que l'Ethiopie était "'transparente, coopérative et utile' en permettant aux agents consulaires d'avoir accès aux Canadiens". Cependant, a-t-il poursuivi, "comme notre système, la police et le système judiciaire (éthiopiens) sont séparés de l'exécutif... (Les autorités éthiopiennes) ne peuvent donc pas interférer ou intervenir dans cette enquête policière".
Les ressortissants canadiens ont été placés le 28 février en détention provisoire dont la durée maximale est de 14 jours, précise le journal canadien. "Leur situation ne devrait pas changer avant mardi (3 mars 2020), car il s'agit d'un long week-end en Ethiopie" et "l'ambassadeur canadien en Ethiopie sera présent mardi lorsque les Canadiens feront appel de leur détention".
Sur son site, le ministère canadien des Affaires étrangères recommande aux ressortissants de faire "preuve d'une grande prudence en Ethiopie en raison du caractère imprévisible des conditions de sécurité". Il prie d'éviter tout voyage aux frontières avec le Soudan, le Soudan du Sud, l'Erythrée et le Kenya.
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