Esclavage : Emmanuel Gordien sur les traces de son ancêtre
Emmanuel Gordien revendique son statut de descendant d'esclaves. Ce virologue guadeloupéen est de ceux qui ont fait le "voyage du retour" : il est parti sur les traces de son aïeul, déporté.
"Georges, dit 'Boriqui', né en Afrique, âgé de 42 ans, matricule 2660, a reçu le nom de Gordien", raconte Emmanuel Gordien. Il est descendant d'esclaves et a entrepris un voyage particulier : suivre les traces de son aïeul déporté. Sa quête l'emmène à Zian, un petit village béninois d'où est originaire son ancêtre. "Je regarde les gens qui sont là et je trouve que l'on se ressemble", poursuit-il. Les habitants lui racontent que trois hommes du village ont été pris et n'ont jamais été revus. "Depuis ce jour-là, tous les jours, ils prient pour que ces gens qui sont partis reviennent."
Un crime contre l'humanité
"Je sais maintenant que je suis un homme debout. Je sais ou est là tête, je sais où sont les pieds, je sais où est le cœur", affirme Emmanuel Gordien. En organisant une marche le 23 mai 1998, son association a milité pour que l'esclavage soit reconnu comme étant un crime contre l'humanité. Aujourd'hui, avec la loi Taubira, la France fait figure d'exception dans le monde : cette loi place en effet la traite et l'esclavage dans la catégorie des crimes contre l'humanité.
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