Pollution : seuls 7 pays en Afrique disposent d'une surveillance fiable de la qualité de l'air
Faute de données précises, il est difficile d'évaluer la concentration de particules fines.
En 2019, la pollution était responsable de la mort prématurée de près de neuf millions de personnes dans le monde, selon une étude publiée le 18 mai 2022 dans la revue scientifique The Lancet. En cause notamment, la mauvaise qualité de l'air. Pour améliorer la situation, il faut une surveillance en temps réel, ce qui manque cruellement en Afrique subsaharienne.
Un air pollué pour tous
Des milliards de personnes respirent un air pollué, alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La mauvaise qualité de l’air a des effets "énormes" sur la santé, confirme le dernier rapport (en anglais) de la revue britannique The Lancet.
La pollution et les déchets créés par les humains et rejetés dans l'air, l'eau et le sol tuent rarement directement, mais ils sont à l'origine de graves maladies du cœur, de cancers, de problèmes respiratoires ou de diarrhées aiguës. Les personnes les plus exposées se trouvent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
L'effet de la pollution sur la santé reste bien plus important que celui de la guerre, du terrorisme, de la malaria, du VIH, de la tuberculose, des drogues et de l'alcool."
La Commission sur la pollution et la santé de la revue scientifique "The Lancet"
Des décès prématurés dans les pays pauvres
En 2019, la pollution a provoqué la mort prématurée de près de neuf millions de personnes dans le monde et l’écrasante majorité de ces victimes se trouvent dans les pays pauvres selon l’étude. En Afrique, la pollution "traditionnelle" de l'air domestique et la pollution de l'eau restent les principales causes de maladies et de décès, même si la tendance est à la baisse. En revanche, la pollution "moderne" de l'air atmosphérique augmente avec le développement économique, l’industrialisation et l’urbanisation des pays du continent africain.
Une surveillance défaillante
Des pays confrontés à d'énormes problèmes de pollution, comme la Chine et l'Inde, ont investi dans la surveillance pour tenter de faire baisser la pollution atmosphérique. Des plans d'action nationaux sur la qualité de l'air ont ainsi entraîné une diminution de la pollution. Des résultats qui restent très relatifs. En Afrique subsaharienne, les lacunes sont énormes et le continent manque cruellement de données sur la pollution atmosphérique.
Seuls sept des 54 pays africains – parmi lesquels l'Afrique du Sud, le Ghana, le Nigeria et le Sénégal – disposent au sol de moniteurs de surveillance de la qualité de l'air en temps réel. Ces manquements sont en partie comblés par des images satellitaires qui ne suffisent pas à elles seules à fournir des informations très précises.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.