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Le lac Turkana, quatrième d'Afrique par la taille, menacé de disparition
L’Unesco a placé sur la liste du patrimoine en péril le lac Turkana, au Kenya. Quatrième par la taille des lacs d’Afrique, il est le plus salé de tous. Il s’étend sur 249 km et mesure 44 km dans sa plus grande largeur, soit une superficie de 160.000 hectares. Son devenir est menacé par l’impact du barrage sur le fleuve Omo qui l’alimente.
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L’originalité, mais aussi la faiblesse du Turkana, est d’être situé dans une région aride, quasi désertique. Son alimentation en eau est donc exclusivement due au fleuve Omo qui se jette dans le lac au nord. Le fleuve coule en Ethiopie, où il a subi un équipement hydroélectrique majeur, le barrage de Gibé III. Selon l’Unesco, cela a généré «une baisse générale rapide du niveau d’eau depuis 2015, quand le chargement de la retenue a commencé».
Mais ce n’est pas tout. Les ONG environnementales accusent l’Ethiopie de vouloir transformer l’agriculture sur les rives du fleuve. De l’agriculture industrielle tournée vers le sucre et le coton. Outre la transformation de la vallée elle-même classée, ces plantations très gourmandes en eau risqueraient de réduire le remplissage du lac Turkana. En fait, on revivrait une nouvelle fois la catastrophe de la mer d’Aral.
La zone autour du lac Turkana est peu propice à la vie humaine, notamment sur sa partie orientale. Du coup, c’est un paradis pour les animaux sauvages. Le crocodile du Nil, l’hippopotame, le zèbre de Grévy et une diversité de serpents s’y reproduisent. Depuis 1997, le secteur a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il correspond à trois parcs: île centrale (500 hectares), île du Sud (3900 hectares) et Sibiloi (157.085 hectares).
Le classement sur la liste des sites en péril répond à l’existence de ces menaces et lance une vaste campagne de sensibilisation. «Des actions et des mesures d’atténuation sont requises pour une gestion durable du bien à long terme et l’établissement d’un plan de gestion intégrée prenant en compte le reboisement, le respect de la loi, l’éducation et la sensibilisation de l’opinion publique, les autres moyens de subsistance, la mobilisation des ressources et les formes appropriées de développement des infrastructures (routes, électricité, télécommunication, etc.)», écrit l’Unesco.
«Le classement d’un site en tant que patrimoine mondial en péril ne doit en tout cas pas être considéré comme une sanction, mais comme un système établi pour répondre efficacement à des besoins spécifiques de conservation», poursuit l’organisation. Il y a 54 sites en péril à travers le monde, tant culturels que naturels.
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