Botswana : le braconnage des rhinocéros, encore et toujours...
Le pays abrite encore aujourd'hui quelques centaines de ces animaux.
Treize rhinocéros ont été victimes de braconnage ces deux derniers mois au Botswana, a annoncé le ministère du Tourisme. Un chiffre qui traduit une hausse de cette pratique vis-à-vis d'une espèce menacée, malgré les efforts du gouvernement pour y mettre fin.
Le Botswana abrite quelque 400 rhinocéros, selon l'organisme chargé de leur protection, Rhino Conservation Botswana. La plupart d'entre eux vivent dans les riches plaines du delta de l'Okavango, dans le nord.
"D'octobre 2019 à ce jour, 13 rhinocéros supplémentaires ont été victimes de braconnage", ce qui porte à 31 le nombre de ces animaux ainsi chassés depuis octobre 2018, a déclaré le ministère dans un communiqué diffusé au cours du week-end des 21 et 22 décembre 2019. Vingt-trois étaient des rhinocéros blancs et huit des rhinocéros noirs, qui sont considérés en danger critique par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
10 000 rhinocéros tués en 10 ans
Rhino Conservation Botswana rappelle que "les braconneurs ont tué environ 10 000 rhinocéros africains au cours de la dernière décennie". De son côté, l'Afrique du Sud, pays frontalier du Botswana, en a perdu plus de 7100 sur la même période. Dont 769 en 2018.
D'une manière générale, les milliers de rhinocéros qui peuplaient autrefois l'Afrique et l'Asie ont été décimés par le braconnage et la perte de leur habitat. Très peu vivent encore en dehors des parcs nationaux et des réserves. Il reste moins de 25 000 rhinocéros en liberté en Afrique en raison de la hausse du braconnage et seulement 5000 d'entre eux sont des rhinocéros noirs.
Le gouvernement du Botswana a intensifié ses efforts contre le braconnage, avec des interventions qui ont permis la saisie de quelques cornes et d'armes de chasse, a déclaré le ministère. Selon le quotidien britannique The Independant, "le tourisme haut de gamme et à faible impact, pratiqué (dans le pays), contribue à mettre fin (au phénomène) du braconnage" du grand mammifère ongulé herbivore. Dans le même temps, "l'unité anti-braconnage mise en place par les autorités est devenu un modèle pour la protection (de l'animal)" sur le continent, ajoute le journal.
La demande de cornes de rhinocéros émane surtout de la Chine et du Vietnam, où la médecine traditionnelle leur attribue toutes sortes de vertus, dont celle de guérir le cancer ou l'impuissance. Elles sont pourtant composées de kératine comme les ongles humains. Au marché noir, le kilo de cornes de rhinocéros se monnaie jusqu'à 60 300 dollars (55 000 euros).
L'éléphant est moins bien traité...
L'éléphant ne bénéfice pas des mêmes mesures de protection de la part des autorités burundaises puisque le président Mokgweetsi Masisi a décidé d'autoriser à nouveau la chasse au pachyderme. Ce dernier espère que la mesure contribuera "de façon significative à la réduction des conflits entres humains et animaux en créant des populations viables et équilibrées". A ses yeux, le développement incontrôlé des populations de pachydermes menace les moyens de subsistance, dont les récoltes, des populations locales.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.