Après la sécheresse, les inondations menacent de famine plus de cinq millions d’habitants au Soudan du Sud
Le Programme alimentaire mondial tire la sonnette d'alarme. Faute de fonds, la famine s'installera début 2020 au Soudan du Sud.
Au début de l’année 2019, la sécheresse a durement frappé une partie du pays. Puis, depuis juillet, des inondations exceptionnelles ont touché un million de personnes. Elles ont détruit des champs prêts à être récoltés. Conséquence : il manque 73 000 tonnes de céréales pour la campagne 2019. Chaque année, le Soudan du Sud a besoin de 1,3 million de tonnes de céréales pour subvenir aux besoins de la population. En fait, il ne parvient à en produire que la moitié. Le reste est couvert par des importations de pays voisins.
Pour certains fermiers qui depuis le début de la guerre civile en 2013 se battent pour survivre, c’est le coup de grâce. Ils ne tiennent que par l’aide alimentaire fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM). "Sans aide, nous serions morts de faim", explique une habitante de Karam dans le comté d’Uror que le PAM a rencontrée.
Besoin de fonds
Mais le PAM fait face à une baisse des donateurs qui, à terme, menace de compromettre l’action humanitaire. Cette année, 4,6 millions de personnes ont été secourues en 2019, en raison justement de ces accidents climatiques. Ces donateurs, selon David Beasley, le directeur du PAM, sont fatigués de donner. Car, malgré l’accord de paix signé en septembre 2018, les exactions se poursuivent. Et les besoins de la population sont sans cesse croissants. Le PAM a maintenant besoin de 270 millions de dollars pour éviter une éventuelle famine en 2020.
Inondations catastrophiques
En octobre dernier, selon Médecins sans frontières (MSF), dans 27 des 32 comtés du pays, l’état d’urgence était déclaré en raison des inondations, un millions d’habitants étaient impactés. Aujourd’hui, y compris dans les endroits où l’eau s’est retirée, la situation est toujours aussi précaire.
Certains ont tout perdu. Maison, cheptel, récolte. D’autres sont toujours bloqués dans des zones inaccessibles, cernés par les eaux. La région de Pibor, au nord-est de Juba la capitale, près de la frontière éthiopienne, a été particulièrement touchée. L’hôpital de MSF est inutilisable. Et si l’eau commence tout de même à baisser, d’autres pluies sont attendues.
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