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Après la sécheresse, les inondations menacent de famine plus de cinq millions d’habitants au Soudan du Sud

Le Programme alimentaire mondial tire la sonnette d'alarme. Faute de fonds, la famine s'installera début 2020 au Soudan du Sud.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
A proximité de l'aérodrome submergé de Pibor, une fillette se déplace sur la piste le 6 novembre 2019. (ANDREEA CAMPEANU / X03314)

Au début de l’année 2019, la sécheresse a durement frappé une partie du pays. Puis, depuis juillet, des inondations exceptionnelles ont touché un million de personnes. Elles ont détruit des champs prêts à être récoltés. Conséquence : il manque 73 000 tonnes de céréales pour la campagne 2019. Chaque année, le Soudan du Sud a besoin de 1,3 million de tonnes de céréales pour subvenir aux besoins de la population. En fait, il ne parvient à en produire que la moitié. Le reste est couvert par des importations de pays voisins. 

Un village sous les eaux dans la région de Pibor au Soudan du Sud, le 6 novembre 2019. Des milliers d'habitants ont été contraints de quitter leurs habitation. (ANDREEA CAMPEANU / Reuters)

Pour certains fermiers qui depuis le début de la guerre civile en 2013 se battent pour survivre, c’est le coup de grâce. Ils ne tiennent que par l’aide alimentaire fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM). "Sans aide, nous serions morts de faim", explique une habitante de Karam dans le comté d’Uror que le PAM a rencontrée.

Besoin de fonds

Mais le PAM fait face à une baisse des donateurs qui, à terme, menace de compromettre l’action humanitaire. Cette année, 4,6 millions de personnes ont été secourues en 2019, en raison justement de ces accidents climatiques. Ces donateurs, selon David Beasley, le directeur du PAM, sont fatigués de donner. Car, malgré l’accord de paix signé en septembre 2018, les exactions se poursuivent. Et les besoins de la population sont sans cesse croissants. Le PAM a maintenant besoin de 270 millions de dollars pour éviter une éventuelle famine en 2020.

Inondations catastrophiques

En octobre dernier, selon Médecins sans frontières (MSF), dans 27 des 32 comtés du pays, l’état d’urgence était déclaré en raison des inondations, un millions d’habitants étaient impactés. Aujourd’hui, y compris dans les endroits où l’eau s’est retirée, la situation est toujours aussi précaire.

Dans un pays en proie à une guerre civile larvée, les inondations sont une ultime épreuve pour la population. (ANDREEA CAMPEANU / Reuters)

Certains ont tout perdu. Maison, cheptel, récolte. D’autres sont toujours bloqués dans des zones inaccessibles, cernés par les eaux. La région de Pibor, au nord-est de Juba la capitale, près de la frontière éthiopienne, a été particulièrement touchée. L’hôpital de MSF est inutilisable. Et si l’eau commence tout de même à baisser, d’autres pluies sont attendues.

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