Enlèvements au Niger : des doutes sur la sécurité des sites d'Areva et de Vinci
Pour protéger les 2.500 employés de ses trois secteurs, la société Areva a fait appel à des sociétés de sécurité locales. Problème : la loi nigériane interdit le port d'armes à ces 150 employés. C'est donc 350 gendarmes et militaires nigériens qui étaient en charge de la surveillance des employés des deux sociétés françaises. Au moment de l'enlèvement des cinq français, ils ne semblaient pourtant pas présents sur les lieux. Vinci déclare utiliser le même dispositif sans pour autant préciser le nombre de gardes qu'elle emploie.
“Aucun dispositif sérieux de sécurité”
Selon l'ancien ministre nigérien de l'Intérieur, Idi Ango Omar, il n'y avait “aucun dispositif sérieux de sécurité” autour des domiciles des employés. Un salarié d'Areva qui a voulu garder l'anonymat précise que “les hommes en civil employés par des sociétés de gardiennage
privées, postés devant les domiciles” durant la nuit, “ne possèdent ni armes ni gourdins.” Le gouvernement nigérien affirme en outre que c'est Areva qui a choisi de confier la sécurité de ses employés à des sociétés privés et non aux forces armées du pays.
Toujours selon Idi Ango Omar, certains des gardes non-armés appartiennent à la première rébellion Touareg du début des années 1990. Pas sûr pourtant qu'il y ait un lien entre les enlèvements des cinq français jeudi et le conflit qui opposait les Touaregs au gouvernement du Niger.
Les cinq Français enlevés se trouveraient en ce moment même au Mali. Paris et Niamey soupçonnent la branche d'Al-Qaïda au Maghreb d'être responsable du rapt.
Thibault Lefèvre, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.