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En Tunisie, des policiers ont rejoint les manifestants

"Policiers opprimés, policiers sacrifiés". Ce sont les slogans criés par des dizaines de membres des forces de sécurité du ministère de l'Intérieur qui se sont rassemblés ce matin à Tunis pour exiger le droit de s'organiser en syndicat. La manifestation se tient place Mohamed Ali, devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens, là-même où ces mêmes policiers empêchaient il y a encore quelques jours le départ des manifestations...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les opposants au régime de Ben Ali ont plutôt réservé un bon accueil à ces nouveaux venus. Un journaliste de l'AFP raconte tout de même un incident, la rencontre avenue Habib Bourguiba, entre un passant et un policier: “C'est
toi qui m'a torturé”.

Longtemps considérés comme les yeux et les bras du système de surveillance
et de répression mis en place par Ben Ali, les membres des forces de l'ordre
ont été hués par la foule pour leur rôle dans la répression des
manifestations.

“ Y'en a marre de recevoir les ordres et pour une fois on veut crier notre
colère” dit un policer qui préfère ne pas être identifié.

Beaucoup de policiers, qui n'ont pas participé à la manifestation, portent
des brassards rouges, pour dire leur solidarité avec leurs collègues tout en
continuant à maintenir l'ordre dans la rue.

Les larmes du policier

Ce rapprochement entre policiers et manifestants a commencé hier quand des membres de forces de l'ordre ont demandé pardon à la foule.

Ce samedi, une centaine de policiers se proclamant "victimes" de l'ancien
régime ont défilé à Sidi Bouzid où la contestation a débuté il y a
cinq semaines, quand un jeune marchand de fruits, Mohammed Bouazizi s'est
immolé par le feu après s'être fait saisir son étal et avoir été giflé par une
policière.

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