: Vidéo Egypte, Turquie, Brésil : un monde en ébullition
Pour débattre d'une brûlante actualité à l'étranger, deux spécialistes sur le plateau de Soir3 : Eric Chol, directeur de la rédaction de "Courrier international", et Yann Mens, rédacteur en chef d'"Alternatives internationales".
En Egypte, les Frères musulmans ont-ils perdu la partie ? Une page se tourne... Et même la deuxième en deux ans, après le départ de Moubarak en 2011 - rappelle Eric Chol : et une page blanche qui s'ouvre, entre fin d'une tyrannie religieuse et risque d'une dictature militaire. Voire de guerre civile : Yann Mens rappelle la tentation de la violence incarnée par la fraction Gamaa al-Islamiya dans les années 70-80. Les Frères musulmans, sortis des urnes et destitués, auraient de quoi être tentés par la violence - sans compter qu'ils ont longtemps considéré la démocratie comme une invention occidentale.
Egypte, Brésil, Turquie... Quels points communs entre ces révolutions ? Trois pays de la deuxième génération émergente qui ont vu naître une classe moyenne avec ses revendications, parmi lesquelles une meilleure gouvernance, résume Eric Chol. Pour Yann Mens, on a à la fois utilisation des réseaux sociaux, manifestations de masse et absence de débouché politique - comme les Indignés en Espagne et Occupy Wallstreet : des mouvements de contestation peu structurés sur le long terme. Un type de mouvement qui va se répandre dans le monde, conclut Eric Chol, car une classe moyenne va se développer en Asie.
Le début d'un mouvement mondial ? Certainement, mais sous des formes très diverses selon les pays : en Chine, prédit le philosophe Fukuyama (cité par E. Chol), les classes moyennes vont chercher un chemin politique. Représenté en Inde par la lutte contre la corruption - rendue possible, pour Yann Mens, par l'émergence d'une classe moyenne capable d'articuler un discours politique.
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