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Pâques en toute discrétion cette année en Egypte, après les attentats

Les deux derniers attentats du dimanche des Rameaux ont incité les responsables coptes orthodoxes d’Egypte à la discrétion. Pâques, cette année, est consacré au recueillement et à la prière à la mémoire des victimes. Tous les moments conviviaux et les réceptions sont annulés.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une fidèle durant la messe du samedi saint, le 15 avril 2017, en la cathédrale st-Marc du Caire (KHALED DESOUKI / AFP)

Les églises coptes orthodoxes d’Egypte sont en deuil. Une fois de plus. Cette fois, les chrétiens d’Egypte pleurent les 44 morts des deux attentats du 9 avril dernier, à Tanta et Alexandrie. Spontanément, les fidèles ont demandé au Patriarcat copte orthodoxe de mettre de côté l’aspect festif des habituelles réceptions. Il n’y aura pas de défilé des autorités civiles et religieuses locales.

Le deuil, mais également la sécurité, ont conduit à  cette décision. Il ne faudrait pas, en organisant de grands regroupements, donner aux terroristes l’occasion d’une nouvelle attaque spectaculaire et meurtrière. Ainsi, rapporte l’AFP, dans la cathédrale St-Marc, au Caire, les fidèles doivent franchir trois détecteurs de métaux avant d’entrer dans l’édifice. La police est déployée en nombre et les rues proches de la cathédrale sont interdites à la circulation.

La pression des extrémistes
D’autant que les islamistes les plus radicaux ne cessent de critiquer la traditionnelle cérémonie des vœux des dignitaires musulmans, à Pâques ou lors de Noël. Ainsi, comme le rapporte agenzia fides, lors du dernier noël, un prédicateur salafiste égyptien, Abdul Hamid, a lancé une fatwa. A ses yeux, les vœux adressés par un musulman à un chrétien représentent «un péché grave», rapporte l’agence. Le cheikh Mahmud Lotfy a même affirmé, toujours selon l’agence, que «pour un musulman, la haine envers les chrétiens constitue une sorte de précepte religieux.»
 
Malgré les dénégations des principales autorités musulmanes du pays, la menace reste présente. Le patriarche copte orthodoxe Tawadros II n’a pas voulu prendre de risques. De son côté, Mgr Antonios Aziz Mina, évêque émérite de Giezh, a réaffirmé que musulmans et chrétiens d’Egypte partagent le même destin. «Il est maintenant clair aux yeux de tous que les terroristes perpètrent des massacres pour déstabiliser le pays et qu’ils visent justement à rompre la coexistence entre chrétiens et musulmans», a déclaré l’évêque.

C'est dans ce contexte particulièrement tendu que le pape François est attendu les 28 et 29 avril. Un déplacement placé sous très haute sécurité.

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