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Les Egyptiens disent non au regain de violences sexuelles

Des Egyptiens sont de nouveau descendus dans la rue le 12 février 2013. Ils exigent la fin des violences sexuelles qui se sont multipliées contre les femmes ces derniers mois dans le centre du Caire.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation pour le droit des femmes place Tahrir, au Caire, le 12 février 2013. (AFP)

Pourtant, les violences durant les dernières manifestations anti-Morsi ont été balayées d'un revers de main par les élus à la commission des droits de l'Homme du Sénat. «Les femmes qui manifestent place Tahrir savent pertinemment qu'elles sont au milieu des voyous. Si elles s'exposent en de telles circonstances, la femme porte la responsabilité à 100%», a déclaré le général Adel Abdel el-Maksoud Afifi, issu des rangs du parti salafiste Hizb el-Assala.

Effectivement, la loi égyptienne prévoit des peines pénales en cas de viol, mais ne mentionne pas les cas d'agressions sexuelles. Le Premier ministre avait pourtant promis, en octobre 2012, un durcissement du système législatif, une promesse restée lettre morte. La tension autour du sujet est telle que chaque force politique doit se positionner.

Un prêcheur islamiste Abu Islam a d'ailleurs déclaré sur une chaîne de télévision privée que «les femmes se rendant place Tahrir sont des croisées ou des veuves qui ne cherchent qu'à se faire violer». Des propos qui ont immédiatemment suscités l'indignation de l'opposition. Le Front National du Salut a aussitôt publié un communiqué pour soutenir les victimes et critiquer le ministère de l'Intérieur pour son manque d'intervention.

La question des violences sexuelles prend des proportions inédites depuis la date anniversaire des deux ans de la révolution, le 25 janvier 2013. Triste record ce jour-là: 19 agressions sur la place Tahrir. Selon Amnesty International, dans un rapport daté du 6 février, le nombre d'agressions ne fait que s'amplifier depuis quelques mois en Egypte.

En réponse à ces attaques, les jeunes Egyptiens se prennent en main. Dans la rue, des foules d'hommes et de femmes ont défilé avec pour slogan: «Stop au harcèlement sexuel».

A défaut de protection policière lors de ces manifestations, des milices civiles s'organisent sur Twitter: des groupes comme @TahrirBodygard fédèrent des jeunes hommes qui tentent d'intervenir au plus vite lorsqu'ils sont alertés d'une agression.

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