Le nouveau président égyptien engage un bras de fer politique avec l'armée
EGYPTE - Une semaine après son entrée en fonctions, le Frère musulman Mohamed Morsi annule une décision de la Haute Cour constitutionnelle qui avait dissout l'Assemblée du peuple.
La crise politique n'est pas terminée en Egypte. Le nouveau président, Mohamed Morsi, élu le 17 juin, a décidé, dimanche 8 juillet, d'annuler par décret l'arrêt de la Haute cour constitutionnelle dissolvant l'Assemblée du peuple. Il "invite la chambre à se réunir de nouveau et à exercer ses prérogatives", indique l'agence égyptienne Mena.
Le décret présidentiel prévoit "l'organisation d'élections anticipées pour la Chambre, 60 jours après l'approbation par référendum de la nouvelle Constitution du pays, et l'adoption d'une nouvelle loi régissant le Parlement".
Une Assemblée majorirairement composée de Frères musulmans
Quelques mois après les élections législatives de janvier, le Parlement égyptien avait été dissout en application d'une décision de justice le déclarant illégal en raison d'un vice juridique dans la loi électorale ayant régi le scrutin. Une décision contestée par les Frères musulmans, première force politique de l'Assemblée, et à laquelle appartient Mohamed Morsi.
Ces élections s'étaient soldées par un raz-de-marée islamiste, près de la moitié des sièges revenant aux Frères musulmans, et près d'un quart aux fondamentalistes salafistes. Depuis, en l'absence de Parlement, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) s'est attribué le pouvoir législatif.
Les détracteurs du CSFA ont alors accusé les militaires d'avoir orchestré cette décision de justice pour s'adjuger le pouvoir législatif. Les Frères musulmans avaient dénoncé un véritable "coup d'Etat", réclamant un référendum sur cette question.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.