Gaz : une découverte qui pourrait changer l’économie de l’Egypte
C’est le maréchal Sissi qui va être content. A la tête d’un pays de 85 millions d’habitants en crise, à l’économie extrèmement fragile, au tourisme en difficulté, très dépendant de ses bailleurs de fonds, le président égyptien a appris dimanche 30 août par la voix de la société italienne ENI que son pays allait désormais pouvoir être autonome pour sa consommation de gaz. Cette découverte, «après son développement total», va aider à couvrir «les besoins en gaz naturel de l'Egypte durant des décennies».
ENI est déjà le principal producteur d'hydrocarburants du pays avec une production de 200.000 barils d'équivalent pétrole par jour. Pour le patron du groupe italien, M. Descalzi, «cette découverte historique sera en mesure de transformer le scénario énergétique d'un pays entier qui nous accueille depuis 60 ans» (depuis 1954).
L'Egypte est en effet confronté à des difficultés énergétiques. La population doit faire face à de nombreuses et régulières coupures d'électricité.
Production en 2020
Selon l'analyste Robin Mills de Manaar Energy Consulting, basé à Dubaï et cité par l'agence Bloomberg, une telle découverte «peut être suffisante pour combler une partie du fossé énergétique» de l'Egypte.«Ils vont probablement combler d'abord leurs besoins domestiques, avant de discuter de plans pour l'exportation».
«Tenant compte de la période minimale de quatre ans nécessaire au développement du projet, il faudra attendre environ 2020 avant que la production démarre sur le site de Shorouk», a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs années, la Méditerranée orientale est devenue une zone d'exploration gazière très active, notamment après la découverte de gros gisements gaziers au large d'Israël et de Chypre.
Au niveau de la région, cette découverte peut renforcer la puissance égyptienne et accroitre son indépendance mise à mal par ses finances. En Israël, en revanche, on s'inquiète pour les conséquences sur le champ de gaz Leviathan, «qui était censé avoir pour client majeur l'Egypte», note i24. Cette nouvelle découverte peut aussi intéresser l'Europe, note le Financial Times, la rendant moins dépendant du gaz russe.
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