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En Egypte, la police cible un site d'information indépendant

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi en 2014, une vague de répression s'est abattue sur les journalistes, les dissidents et les militants égyptiens.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Capture d'écran du site égyptien indépendant d'information Mada Masr, en l'occurence de l'article sur le fils du président Sissi qui pourrait avoir provoqué la colère du régime.  (Mada Masr)

Un journaliste égyptien travaillant pour le média indépendant Mada Masr a été arrêté le 23 novembre 2019 par la police, selon un communiqué de ce site d'information, avant d'être relâché le 24 novembre. Trois autres journalistes de ce média ont été brièvement arrêtés le même jour lors d'une perquisition par des policiers en civil, toujours selon le site d'information en ligne.

Le journaliste arrêté le 23 novembre, Shady Zalat, 37 ans, travaille depuis cinq ans pour ce média en ligne, connu pour ses enquêtes sur la corruption et les questions sécuritaires publiées en arabe et en anglais.

Selon Mada Masr, des policiers en civil se sont présentés à l'aube sans mandat d'arrêt au domicile du journaliste. Ils ont dit à son épouse qu'ils l'emmenaient au siège de la sécurité de Guizeh dans la banlieue du Caire.

La semaine dernière, Mada Masr a publié un article prétendant que le fils du président Sissi, Mahmoud, avait été transféré à Moscou pour occuper un poste diplomatique.

Depuis l'arrivée au pouvoir de Abdel Fattah al-Sissi en 2014, une vague de répression s'est abattue sur les journalistes, les dissidents et les militants égyptiens.

Mada Masr compte parmi la centaine de sites d'information bloqués par les autorités égyptiennes ces dernières années et dont l'accès n'est possible pour les Egyptiens que via une application VPN (application qui masque l'adresse du lecteur).

"Au moins 25 journalistes sont emprisonnés en Egypte, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Au moins sept journalistes ont été arrêtés lors des manifestations de septembre contre le président Sissi, a ajouté le CPJ", cité le site The new Arab, média spécialisé sur le monde arabe. Amnesty International a dénoncé la perquisition et appelé le gouvernement égyptien à "s'abstenir de sanctionner les journalistes pour avoir exercé leur métier légitime".

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