En Egypte, l'armée encourage la délation
Une chape de plomb s’étend sur le pays. Depuis la destitution de Morsi, en juillet 2013, la répression aurait fait plus de 1.400 morts et 15.000 personnes ont été emprisonnées.
Les partisans des Frères musulmans sont déférés devant des tribunaux militaires : 312, le 16 décembre pour l’incendie d’un complexe judiciaire. Quelques jours auparavant, une autre charrette de 438 pro-Morsi passait devant les juges militaires.
Quelques «anti-coup d’Etat» manifestent encore chaque vendredi dans les grandes villes. Mais de moins en moins de supporteurs de Morsi lancent cet ultime cri, tant la répression est sans merci.
Ainsi le 12 décembre, un manifestant a été tué par la police lors d’un rassemblement au nord du Caire.
La pression s’exerce aussi au quotidien. Dans la rue, les transports en commun ou dans les cafés, critiquer le pouvoir peut s’avérer dangereux. La délation devient une forme de participation populaire au pouvoir des militaires. Le culte du maréchal s’amplifie, et les autorités accueillent favorablement cette «collaboration» des civils. Bref, le silence est la meilleure des protections.
En six mois, selon les ONG, le régime instauré par Sissi est devenu encore plus autoritaire que celui de Moubarak.
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