Egypte. La Cour constitutionnelle dénonce des "pressions" et entame une grève ouverte
Des partisans du président égyptien Mohamed Morsi ont encerclé et bloqué les accès de la Cour.
EGYPTE – Les événements de dimanche constituent un "jour noir dans l'histoire de la justice égyptienne", estime la Haute cour constitutionnelle égyptienne. La juridiction a entamé, dimanche 2 décembre, une grève ouverte après que des partisans du président Mohamed Morsi ont empêché les juges d'examiner le dossier de la commission constituante controversée.
Des centaines d'islamistes ont ainsi manifesté devant la Cour afin d'empêcher les juges de pénétrer dans le bâtiment. Ils ont encerclé ses accès et bloqué la route principale y menant le long du Nil. La Cour a immédiatement réagi et dénoncé des "pressions psychologiques et matérielles" ainsi qu'un "assassinat psychologique" de ses juges, dans un communiqué publié par l'agence officielle Mena.
L'opposition appelle à une nouvelle manifestation mardi
La grève de la Cour constitutionnelle accentue la pression sur le président Mohamed Morsi, engagé dans un bras de fer avec le pouvoir judiciaire depuis son décret du 22 novembre, dans lequel il s'aroge les pleins pouvoirs. Le texte empêche aussi la Cour constitutionnelle d'examiner la validité du comité constituant destiné à élaborer une nouvelle Constitution pour le pays.
Plusieurs partis et groupes de l'opposition, dont le parti de la Constitution fondé par l'ex-chef de l'agence nucléaire de l'ONU Mohamed ElBaradei, ont soutenu la fronde des magistrats. Dans un texte publié dimanche après-midi, ils ont annoncé un nouveau rassemblement contre le dernier, mardi devant le palais présidentiel, le qualifiant de "dernier avertissement".
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