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Egypte: l'armée intensifierait les destructions de maisons dans le Sinaï

L'armée égyptienne a intensifié les démolitions d'habitations, locaux commerciaux et fermes dans la région du Sinaï depuis le lancement en février 2018 d'une vaste campagne militaire contre des jihadistes armés. C’est ce qu’a affirmé l’ONG Human Rights Watch (HRW) le 22 mai.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Destruction de maisons par l'armée égyptienne à Rafah (Sinaï) le 30 octobre 2014. (AFP - ASHRAF AMRA / ANADOLU AGENCY)

L’organisation internationale de défense des droits de l'Homme indique dans un communiqué que les destructions concernent des «centaines d'hectares de terres agricoles et au moins 3000 immeubles résidentiels et commerciaux, ainsi que 600 bâtiments détruits en janvier».

Ces dernières destructions sont «les plus importantes depuis que l'armée a officiellement débuté sa politique d'expulsion en 2014», assure HRW. L’ONG a mené une enquête en interrogeant des témoins à distance et en analysant «une série chronologique d'images satellite».


HRW dénonce des démolitions «illégales» qui, selon elle, ont parfois eu lieu «dans le cadre de représailles contre des individus suspectés de terrorisme, ainsi que des dissidents politiques et leurs proches». Selon le communiqué, «l'armée égyptienne prétend protéger les gens contre les militants, mais il est absurde de penser que la démolition de logements et le déplacement des populations établies ici depuis toujours garantiraient leur sécurité».

«L'armée a presque entièrement démoili la ville» 
Selon HRW, les premières destructions ont eu lieu en 2013. Mais «en 2014, le gouvernement a annoncé un plan d'expulsion des habitants d'une zone tampon sécuritaire de 79 km2, comprenant toute la ville de Rafah». Une ville située à la frontière avec l'enclave palestinienne de Gaza contrôlée par le Hamas.

«A ce jour, l'armée a presque entièrement démoli la ville», affirme l'ONG. Elle souligne qu'une nouvelle zone tampon est établie autour de l'aéroport d'Al-Arich, principale localité du nord du Sinaï. Ce qui se traduit par des destructions de logements et fermes.

Les autorités ont pris cette décision après une attaque revendiquée par la branche locale du groupe Etat islamique (EI) visant les ministres de la Défense et de l'Intérieur dans la région. Ces derniers n'avaient pas été touchés.

L'armée égyptienne n'avait pas réagi au rapport de Human Rights Watch le 22 mai au matin.

Depuis la destitution par l'armée du président élu, l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, l'Egypte est confrontée à des attaques de groupes djihadistes, tout particulièrement l'EI dans le nord du Sinaï. Des centaines de soldats, de policiers et de civils sont morts dans ces attaques.

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