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Young African Leaders Initiative: comment les USA repèrent les talents africains

Le programme Yali, «Young African Leaders Initiative», lancé par le président Obama en 2013, détecte les jeunes talents du continent africain. Un millier de dossiers sont sélectionnés chaque année, donnant accès à une bourse et à des formations dans les universités américaines. Une stratégie d’influence, commencée sous la Guerre froide, mais qui a pris une dimension nouvelle avec Barack Obama.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Barack Obama rencontre les «Young African leaders» (jeunes talents africains). (AFP : CHRIS KLEPONIS / DPA)

Dès les années 50, les Etats-Unis se sont donnés pour objectif de détecter les talents et les futurs leaders. D’abord sur le sol européen avec le programme International Visitors Leadership, puis en Asie et en Afrique.

Avec la Guerre froide, le continent africain a constitué un terrain de rivalité entre les deux blocs Est/Ouest. Ainsi, l’ex-président ghanéen Kwame Nkrumah a étudié aux Etats-Unis, la figure de l’indépendance congolaise Patrice Lumumba à Moscou.

Cette «relation d’influence» se poursuit aujourd’hui. Depuis 2013, près de 3.000 jeunes dirigeants africains, venus de tous les pays d'Afrique sub-saharienne, ont participé au Mandela Washington Fellowship.

L'objectif de cette initiative américaine est d'aider les jeunes leaders à prendre des responsabilités dans leur pays et de leur donner les moyens de développer leur entreprise, les accompagner dans l’accomplissement de leurs projets.
 
Promo Obama
Pour Barack Obama, «ce ne sont plus les géants comme Kenyatta et Mandela qui façonneront le futur de l’Afrique», mais bien ces jeunes qui «débordent de talent et d’énergie».

Afin d’encourager leur «attitude constructive» et de donner un coup de pouce aux jeunes décideurs politiques, économiques et de la société civile, le président  Obama a lancé dès 2010 le concept de Young African Leaders Initiative (Yali).


Piloté par la Maison Blanche, le programme va permettre de faire venir chaque année (depuis 2013) aux Etats-Unis, pendant six semaines, 500 puis 1000 jeunes d’Afrique subsaharienne, âgés de 25 à 35 ans, qui ont déjà fait leurs preuves dans les secteurs public, privé ou les ONG.

Ils sont accueillis dans les universités américaines pour suivre l’un des trois programmes préparés à leur intention: affaires et entrepreneuriat, gestion publique et leadership civique. La promotion 2014, est arrivée aux Etats-Unis, au terme d’une sélection drastique (80.000 dossiers reçus) réalisée en début d’année par les ambassades américaines en Afrique. En 2016, 1000 jeunes ont de nouveaux été repérés et selectionnés.
 
Pour concourir, il faut constituer un dossier personnel présentant ses réalisations et ses projets. Un jury sélectionne les profils les plus prometteurs. En 2016, 30% étaient issus de zones rurales ou de petites villes.
 
Amicale du Programme Yali
Une amicale réunit les anciens boursiers du programme du gouvernement américain. De retour dans leur pays, ceux-ci bénéficient d’une assistance financière pour la réalisation de leurs projets. Yali se veut également un réseau de conseils et d’entraides.
 
Si les anglophones sont particulièrement visés, les francophones ne sont pas oubliés pour autant par les programmes américains.

Les universités américaines ont par ailleurs largement ouvert leurs portes aux enseignants Africains francophones. Cela a commencé avec les Congolais Aliko Songolo (université de l’Iowa) et Sénégalais Mamadou Diouf  (chef du département Afrique de l’université Columbia), puis par le Congolais Alain Mabanckou ou encore le Camerounais Achille Mbembe suivis par des centaines d’autres.

Ce programme Jeunes leaders est aujourd’hui imité par d'autres pays dont la France qui vient de sélectionner avec AfricaFrance une vingtaine de personnalités africaines de très haut niveau, pour les accompagner dans leurs projets.

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