Sénégal : les boulangers en grève réclament une hausse du prix de la baguette
Le 17 avril 2019, 80% des boulangers ont suivi le mouvement, selon la Fédération nationale des boulangers du Sénégal. Ces professionnels estiment que le prix de la baguette ne leur permet pas de gagner leur vie, au vu du prix élevé de la farine.
La grève, prévue jusqu'au vendredi 19 avril, a été suivie "à 80%" à Dakar et dans les 14 régions du pays, selon les chiffres fournis à l’AFP par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), qui compte quelque 1800 boulangeries. Il pourrait même y avoir 90% de grévistes ce jeudi 18 , indique le président de la FNBS, Amadou Gaye.
Ce dernier assure qu’à l’instar de gilets jaunes français, les boulangers arrêteront de produire du pain chaque semaine pour obtenir gain de cause si leurs revendications ne sont pas entendues.
Grève des boulagers – Arrêt de 72 heures de la production de pains : “demain, ce sera pire” - https://t.co/VDFLcXc56j pic.twitter.com/B9udZEs3cN
— Dakar92.com (@dakar92_com) 17 avril 2019
Augmentation du prix de la farine
Le prix de la baguette de 190 grammes, fixé par l'Etat dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, est actuellement de 150 francs CFA (environ 0,25 euro), précise l’AFP. La FNBS estime que ce rapport poids/prix fait perdre de l’argent aux boulangers. La Fédération attend donc des autorités sénégalaises qu’elles permettent "aux boulangers de proposer de nouveaux formats de pain". Notamment une baguette qui pèserait 250 grammes et serait vendue à 200 francs CFA (environ 0,30 euro).
Une semaine auparavant, les professionnels soulignaient l'augmentation, le 8 avril, du prix du sac de la farine de 16 200 francs CFA (24,80 euros) à 18 000 (27,50 euros) voire 18 500 (28,25 euros) à Dakar et 19 000 (29 euros) en région.
Réglementer le secteur
Par ailleurs, selon le site allAfrica, Amadou Gaye demande une réglementation du secteur, notamment "l'application immédiate de l'interdiction de la vente du pain dans les boutiques, la réglementation de l'ouverture anarchique des boulangeries et l'application de l'arrêté ministériel portant interdiction de la distribution inter-région du pain".
Les professionnels du pain estiment sur le site que "depuis la tenue des concertations de la filière boulangère en décembre 2017, aucune mesure n'a été prise par le gouvernement pour l'application des conclusions de cette rencontre".
Dans un communiqué, repris par l’AFP, le ministère du Commerce a regretté le "refus catégorique" des boulangers de négocier après l'échec d'une concertation le 16 avril.
Selon l’agence relayant des médias locaux, certains quartiers de la capitale Dakar, où le mouvement a été le plus suivi, manquaient de pain, alors qu’il y en avait à Kaolack, Mbacké ou Touba, villes du centre du pays.
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