Sécurité alimentaire : les pays africains cherchent à doper en urgence leur production agricole
Un milliard de dollars va être levé par la Banque africaine de développement (BAD) afin d'augmenter rapidement les surfaces cultivées et répondre en partie aux pertes des récoltes ukrainiennes.
Il est peut-être encore temps de réduire les risques de pénuries alimentaires qui s’annoncent en Afrique à condition d’agir très vite. C’est pourquoi la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé la levée d’un milliard de dollars visant à stimuler la production de blé en Afrique.
Crise alimentaire annoncée
L’objectif est d’éviter les pénuries alimentaires liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Si le conflit entre les deux pays ne cesse pas rapidement, une crise en matière d'approvisionnement sera dévastatrice, avertissent de nombreux analystes selon qui les pays africains seront parmi les plus gravement affectés. L'Ukraine et la Russie produisent à elles deux plus d’un quart des exportations mondiales de blé.
Signes avant-coureurs, les cours des huiles, du blé, soja, colza et maïs ont augmenté de près de 30% début mars, sans parler des prix des carburants comme ceux des engrais qui flambent également. Les pays africains gros importateurs doivent amortir l'explosion des coûts pour leurs agriculteurs et éviter ainsi les émeutes de la faim.
"S’il y a un moment où nous devons vraiment augmenter de manière drastique la production alimentaire en Afrique, pour sa sécurité alimentaire et pour atténuer l’impact de cette crise alimentaire découlant de cette guerre, c’est maintenant."
Akinwumu Adesina, président de la BADà l'AFP
Moderniser l'agriculture
Pour le président de l’institution financière africaine, le plan de la BAD vise à augmenter la production de blé, de riz, de soja et d’autres cultures pour nourrir environ 200 millions d’Africains. M. Adesina a précisé que la Banque africaine de développement lève actuellement des fonds pour aider 40 millions d’agriculteurs africains à utiliser des technologies résistantes au climat et à augmenter leur production de variétés de blé tolérantes à la chaleur et d’autres cultures.
La banque cite en exemple l’Ethiopie, qui a augmenté sa production de blé et qui espère être autosuffisante d’ici trois ans. Et pourquoi pas, un jour, exporter ce blé vers l'Egypte, premier importateur mondial de céréales.
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