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RDC: projet de port en eau profonde sur la façade Atlantique
Kinshasa a signé un partenariat avec une firme des Emirats arabes unis pour la construction d'un port en eau profonde sur la presqu’île de Banana, étroit débouché atlantique de la République démocratique du Congo. Le géant d'Afrique centrale ne dispose que de 37 kilomètres de littoral, ce qui l'oblige à passer par des ports limitrophes du Congo-Brazzaville, de la Tanzanie.
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Aucune date pour le début des travaux n'a été annoncée, mais ce futur port d'une longueur de 1.600 mètres, avec cinq quais et un tirant d'eau de 15,5 mètres, «doit être réalisé sur 36 mois», selon le ministre des Transports, José Makila.
Ce vaste chantier devrait créer environ 5.000 emplois avec une incidence positive sur la compétitivité de l'économie congolaise par la réduction des coûts de transport.
Un chantier confié à une société émiratie
La société pressentie pour sa construction est la Dubaï Port World (DPW-Emirats arabes unis). Selon les études menées par DPW, le coût des travaux sur la presqu'île de Banana est d'un peu plus d'un milliard de dollars.
Une société de gestion sera créée dans laquelle la RDC aura 30% des parts a encore indiqué M.Makila. Mais l’on sait que les ports sont de hauts lieux de la corruption.
«Il est évident qu'un port en eau profonde sur la façade Atlantique pourrait bénéficier à la RDC, mais certainement pas s'il est pensé à des fins de détournements plutôt que pour l'intérêt général», avait commenté Me William Bourdon, un avocat français qui traque la corruption en Afrique.
Lors d'une conférence de presse à Paris début mars, ce dernier avait affirmé que la société de gestion du port appartiendra à 60% à DPW et à 40% à un «privé RDC» qui sera, selon ce lanceur d'alerte, «le président Joseph Kabila ou une personne de son entourage proche».
Concurrencer Douala
Ce port en eau profonde se veut également une alternative aux ports de pointe noire (Congo Brazaville) et de Dar es Salam (Tanzanie). Mais aussi à celui de Douala, plus grand port d'Afrique centrale.
Le Tchad et la Centrafrique, sans accès à la mer, sont dépendants du port de Douala, débouché le plus proche pour les transporteurs ravitaillant N'Djamena et Bangui. Mais il est de plus en plus engorgé et ensablé. Les infrastructures étaient au départ construites pour «sept millions de tonnes de marchandises» par an, selon le directeur général du port, Cyrus Ngo'o, qui note qu'aujourd'hui elles en drainent «une moyenne de douze millions».
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