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Les huiles essentielles, un marché prometteur sur lequel se positionne le Rwanda
En 2016, le Rwanda a exporté environ 14 tonnes d'huiles essentielles – géranium, moringa, patchouli et tagète –, rapportant 473.000 dollars, selon l'Office
national de développement des exportations agricoles (Naeb). Les prévisions tablent sur un gonflement de 7% du volume du marché mondial d'ici à 2022, grâce à la demande grandissante des pays dits «développés», dont le Rwanda devrait profiter.
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L'utilisation de plus en plus répandue en Occident des huiles essentielles, parées de nombreuses vertus dans les cosmétiques, aliments ou produits pharmaceutiques, devrait faire les affaires du Pays aux mille collines, à condition que celui-ci amplifie la diversification de son agriculture.
Pour augmenter ses chances, Kigali s'est dotée d'un laboratoire – le premier du genre dans la région – lui permettant de tester la qualité des huiles produites et de s'assurer qu'elles répondent aux normes internationales.
Les huiles pour rééquilibrer la balance commerciale
«L'un des principaux défis auxquels le Rwanda est confronté est un déficit commercial croissant et un nombre limité d'entreprises compétitives qui peuvent répondre aux normes régionales et internationales en matière d'exportation», explique Patience Mutesi, directrice du programme Rwanda de TradeMark East Africa (TMEA), une organisation régionale qui promeut le commerce en Afrique de l'Est et qui a soutenu financièrement le gouvernement rwandais dans le projet des huiles essentielles.
Selon Mme Mutesi, ce laboratoire va «permettre aux entreprises rwandaises d'accéder à des marchés nouveaux et lucratifs (...) en renforçant la confiance des consommateurs dans la qualité des produits rwandais».
Au Rwanda, un homme incarne cette ambition, après avoir anticipé la situation il y a plus de dix ans. C'est Nicholas Hitimana, le pionnier des huiles essentielles. Il dit avoir très vite compris «l'intérêt de développer des cultures à haute valeur commerciale» dans une nation vallonnée de 26.000 kilomètres carrés qui compte relativement «peu de terres arables», même si l'agriculture représente 30% du PIB et emploie 80% de la population.
«Sur un hectare, si l'on cultive du haricot, on gagne environ 2.000 dollars par an, alors que sur la même surface, si l'on cultive du géranium, les revenus peuvent s'élever à 6.000, voire 8.000 dollars», explique cet agronome de formation.
Suffisamment d'arguments pour se positionner sur le lucratif marché des huiles essentielles, même si pour produire un seul kilo de cette huile, il faut entre 600 kilos et une tonne de plantes.
Nouvelle diversification
Depuis 2004, Nicholas Hitimana importe des géraniums d'Afrique du Sud. Il a vu le potentiel de cette fleur inconnue au Rwanda d'autant que, se félicite-t-il, contrairement à l'Afrique du Sud où il n'y a que deux saisons, il y en a quatre au Rwanda, donc quatre récoltes.
Après un démarrage difficile, son entreprise, qui emploie 70 agriculteurs, s'étend aujourd'hui sur 25 hectares. Au géranium, s'est ajoutée la culture de patchouli, de la citronnelle et de l'eucalyptus.
Une diversification dans la production qui va dans le sens des souhaits gouvernementaux.
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