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Le Cameroun construit ses propres drones

L’usage des drones civils se multiplie en Afrique comme ailleurs. C’est ici une réponse au manque récurrent d’infrastructures, notamment routières. Un engouement qui pousse certains jeunes chefs d’entreprise à se lancer dans la conception et la fabrication de ces machines volantes. Au plus près de la demande.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

C’est une chance pour l’Afrique. Le drone est la solution pour résoudre les problèmes d’infrastructure. Au Kenya, Astral Aviation, une société de logistique aérienne va d’ici peu ouvrir un aéroport pour drones. Le groupe a déclaré que l'installation, la première en Afrique, sera prête en février 2018 et ses appareils auront plusieurs fonctionnalités au service de l'exploration pétrolière dans la région.

Au Rwanda, des drones sont utilisés pour transmettre des prélèvements sanguins vers les hôpitaux. Nous avons déjà évoqué la création au Malawi d’un corridor aérien exclusivement réservé aux drones. Lutte contre le braconnage, surveillance des requins... les usages sont très variés.
 
Indépendance technologique
Pourquoi, dans ce cas, ne pas les fabriquer en Afrique? Un jeune Camerounais a franchi le pas. A 25 ans, William Elong a créé Will and Brothers, une start-up qui, entre autres, propose des solutions aériennes aux entreprises. Pionnière au Cameroun, Will and Brothers fait la fierté du pays, comme l’a déclaré la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng. Elle y voit «la démonstration de la capacité d'innovation de la jeunesse camerounaise».


Pourtant, à entendre le jeune créateur, tout n’est pas allé de soi. Pas tant pour la recherche et le développement: «Les débuts étaient extrêmement compliqués. Mais nous avons une équipe dynamique, autonome et à la pointe de la technologie grâce à laquelle nous avons trouvé la solution au montage des drones», explique Yves Tamu, le directeur technique.

Ce fut bien plus compliqué pour financer les projets. «Les gens ne croient en rien. Quand vous dites que vous voulez créer une intelligence artificielle ou des drones, les gens n'y voient pas d'intérêt», regrette William Elong. Il est vrai que les 200.000 dollars levés lors de la création de la société ont surtout été trouvés en dehors de l’Afrique.

«Je suis sonné à quel point les gens ne s'intéressent pas à la technologie ici», ajoute-t-il, décidément déçu par ses compatriotes. Mais contre vents et marées, il taille sa route. Son credo: l’intelligence artificielle, «avenir de l’humanité».

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