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Ghana: l’application pour se repérer quand les rues n’ont pas de nom

L’Afrique est confrontée à l’absence quasi générale de nom aux rues. Difficile de rejoindre un domicile ou même une entreprise. Les réalisations se multiplient pour pallier cette difficulté. Après le Kenya, c’est au Ghana qu’un jeune inventeur a mis au point une application mobile qui utilise la géolocalisation.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme contemple la vitrine d'un magasin de téléphones mobiles à Nairobi, au Kenya (octobre 2012).

 (SIMON MAINA / AFP)

Lentement, très lentement, l’Afrique adopte le principe de baptiser ses rues, et parfois même de donner des numéros aux logements. Mais cela reste encore très marginal, limité aux capitales. Au mieux, «le travail s’annonce titanesque: quartiers informels ou anarchiques ou habitations illégales», explique RFI au cours d’une émission en août 2017 consacrée à l’adressage. Anecdote révélatrice, au cours de cette émission, un invité directeur d’entreprise, Régis Facia, a été incapable de donner l’adresse de sa société à Cotonou. Mais aujourd’hui, ce folklore n’est plus de mise.

Service public
Pour remédier aux carences de l’Etat, un jeune Ghanéen a mis au point une application sur téléphone mobile plutôt futée. Pour donner votre position à un correspondant, vous générez un code grâce à la fonction de géolocalisation de votre téléphone. Ce code unique composé de 6 ou 7 chiffres et lettres, par exemple COF-K8D, devient votre adresse. Sa précision est de moins de sept mètres. Votre correspondant n’a plus qu’à introduire ce code dans l’application, le suivre pour vous rejoindre. L’outil est accessible à tous. Quel que soit son niveau de formation, on peut marquer sa position sur une carte, que l’on soit connecté ou pas.
 
Sesinam Dagadu, notre inventeur, a d’abord équipé toutes les ambulances d’Accra, la capitale du Ghana. Vodafone, le géant britannique du téléphone mobile, a accompagné son projet via sa fondation. Selon Sesinam Dagadu, près de neuf millions de personnes peuvent en profiter. Pour les services de santé, la géolocalisation fait gagner beaucoup de temps à chercher la ou les victimes. Grâce à Snoocode, les secours devraient atteindre un temps d’intervention de huit minutes, soit la norme internationale.

Concurrence
Mais pour l’heure, l’application n’a été téléchargée que 15.000 fois. Signe encourageant cependant, des PME, des particuliers, des ONG utilisent Snoocode, pour les livraisons ou les réunions. Selon le quotidien Le  Monde, l'appli a même attiré l’attention de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Mais Sesinam Dagadu le reconnaît: lancer une start-up au Ghana est compliqué. Or, il cherche de nouveaux investisseurs pour développer sa société.

Un peu partout dans le monde, des applications de ce genre apparaissent. Il y aurait quatre milliards d’êtres humains à vivre sans adresse.

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