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En Ethiopie, la sécheresse réveille le spectre de la famine de 1984

La corne de l’Afrique est en pleine tourmente. Une sécheresse sans précédent frappe tout l’Est africain. Conjuguée à des conflits territoriaux, elle provoque la famine ou au moins, de graves crises alimentaires. L’Ethiopie n’est pas épargnée. Près de huit millions d’Ethiopiens ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Pourtant, le pouvoir d’Addis Abeba assure avoir la situation sous contrôle.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une photo prise en avril 2016 dons la région de Somali, montre l'ampleur de la sécheresse. La situation reste toujours aussi tendue. (VINCENT DEFAIT / AFP)

C’est une fanfaronnade, dénoncent certaines ONG et même des diplomates. Une posture, afin de ne pas noircir le tableau d’une économie prospère dont la croissance atteindra 7,5% en 2017, selon le FMI. Mais contrairement à ce que prétend le pouvoir éthiopien, la situation n’est pas sous contrôle. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de huit millions d’Ethiopiens ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence.
 
«Chaque année, et depuis douze ans, 8 millions de personnes vulnérables obtiennent des denrées ou de l’argent en échange de travaux communautaires, dans le cadre d’un programme de filet de sécurité productif financé notamment par la Banque mondiale» explique Le Monde (article payant). Pourtant, cette année, le gouvernement n’a débloqué que 47 millions de dollars pour venir en aide aux populations menacées par la famine. Il faudrait 742 millions de dollars.

Silence éthiopien
Le pays n’a clairement plus les moyens mais refuse de le reconnaître. Car ce genre de crise pointe du doigt l’incapacité des Etats à venir en aide aux plus faibles. Aussi Addis Abeba ne fera aucune demande d’aide internationale, ce serait reconnaître sa faiblesse.
 
Selon Oxfam, la région Somali, située dans le sud du pays est la plus sinistrée. «Nous approvisionnons déjà en eau potable plus de 323. 000 personnes, ainsi que 84 établissements scolaires et hospitaliers», déclare l’ONG qui affirme que cela couvre le quart des besoins en eau dans la Somali. Par ailleurs, si la pluie n’arrive pas, il faudra abattre le bétail, a confié à RFI Aurélie Férial d’Action contre la faim. 
 
2016 est la quatrième année de sécheresse que connaît l'Ethiopie. La pire en 50 ans. Mais 2017 ne s’annonce pas meilleure. Jusqu’alors la sécheresse menaçait le bétail. Désormais, elle s’en prend aux hommes.

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