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Brandt Algérie crée 7 500 emplois à Sétif

Nouvel investissement spectaculaire pour Issad Rebrab, le patron du groupe algérien Cevital. Brandt Algérie va ouvrir une seconde usine à Sétif, à l'est d'Alger. A terme, le groupe d'électro-ménager va employer 7.500 salariés. Trois ans après le rachat du groupe Fagor-Brandt, Issad Rebrab poursuit sa stratégie de développement.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Issad Rebrab, repreneur de Fagor-Brandt (ISSOUF SANOGO / AFP)

Mais où donc s’arrêtera Issad Rebrab, le patron de Cevital, première entreprise privée algérienne et sauveteur du groupe Fagor-Brandt en 2014 ? Dernier coup d’éclat: l’annonce de la création d’une usine géante Brandt Algérie à Sétif, en 2018. L’usine emploiera à terme 7.500 salariés.

Un effectif record, un investissement de 300 millions de dollars pour atteindre une production hors normes de huit millions d’appareils électroménagers par an. Quant au taux d’intégration, si cher aux dirigeants algériens, il avoisinera les 80%, ont annoncé les responsables du groupe.

Selon ces derniers, cette seconde usine de Sétif sera résolument tournée vers l’export. Elle fabriquera des réfrigérateurs et des cuisinières sur deux lignes de production d’une capacité d’un million d’unités chacune.

Brandt a déjà vu ses ventes repartir et le directeur général, Tahar Bennadji, ne cache pas ses ambitions: «Viser le leadership sur le marché algérien, le développement de nos activités export et contribuer ainsi à la diversification des exportations hors hydrocarbures de notre pays». Selon lui, pour les neuf premiers mois de 2017, Brandt Algérie a exporté pour près de 25 millions de dollars.

Investir dans les technologies
Un satisfecit que partage également le «patron» Issad Rebrab, fier de la performance de la société qu’il a sauvée en 2014. Cevital n’a conservé que deux usines en France, spécialisées dans la cuisson. Ainsi, «Brandt va réaliser un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros cette année, contre 370 millions en 2015», a-t-il fièrement lancé dans une interview à Entreprendre. M.Rebrab a réaffirmé sa stratégie de «co-localisation»: la haute technologie en Europe, les produits compétitifs en Algérie. Mais le coût de la main d’œuvre ne suffit pas, «il est impératif d’investir dans les dernières technologies», ajoute-t-il.
 
Pourtant, tout le monde ne partage pas cet optimisme. Pour le site Maghreb Emergent, 2017 a été une «annus horribilis pour Issad Rebrab et Cevital.» Le site énumère les échecs du groupe. En particulier, le blocage de l’importation du matériel nécessaire au projet de trituration des graines oléagineuses. Le mois de décembre a également été marqué par l’échec de la reprise des aciéries italiennes de Piombino. Selon Maghreb Emergent, les ennuis de Cevital «sont le fruit d’une action politique ouvertement hostile du pouvoir algérien».

 
Issad Rebrab a donc dû mettre de l’eau dans son vin et baisser d'un ton sur ses critques de l’administration algérienne et du pouvoir politique. Autant dire que l’annonce de Sétif entre totalement dans la stratégie de communication de Cevital. Désormais, toutes les branches du groupe, et notamment le fleuron européen Brandt, parlent de nouveautés technologiques et d’exportation. Bref, Cevital est la réponse pour sortir le pays de la monoculture pétrolière.

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